[Terminé] When Ice Burns

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Inata
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Je n'avais pas écrit depuis longtemps, et ça m'avait beaucoup manqué... Je crois que je n'ai jamais partagé mes écrits illustrés avec les Sims mais il y a une première à tout, non ?

Pour commencer, c'est plus ou moins la suite de ma précédente histoire, Bridgeport Nights (qui date de... Très bonne question): si vous l'avez lue (ce qui m'étonnerait), tant mieux, sinon, c'est pas grave, vous comprendrez tout aussi bien la suite, et dans le pire des cas, demandez-moi des explications. De toute manière vous asez déjà dû voir les personnages principaux dans ma galerie.

Bon, aussi, juste pour que vous soyez au courant, ils y a quelques jurons qui traînent par-ci par-là, ne soyez pas choqués, et il y aura peut-être un peu de sang, mais rien de très méchant.

Je ne sais pas encore si je vais tenir un rythme de publication particulier, mais j'ai déjà quelques chapitres en stock. Bonne lecture !

Dernière édition par Inata le 2017-05-13, 11:17, édité 1 fois

 
LadySquirrel
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Il était bien ce chapitre, les choses avancent pour nos protagonistes, j'ai vraiment beaucoup aimé.

Personnellement, j'aime bien écouter certaines musiques quand je lis, histoire de me mettre dans l'ambiance, mais je dois avouer que je préfère les mélodies sans paroles pour ne pas parasiter ma lecture. Smile

 
Inata
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bisous

Bien sûr que la petite musique en plus est un choix subjectif, c'est seulement le bonus facultatif. Je me suis juste rendue compte que j'associais certains passages avec une chanson en particulier de mon répertoire. Wink

 
Inata
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Chapitre 21

Spoiler :
Le lendemain, après une courte nuit de sommeil, Lenowe fut surpris d'apercevoir Ziva s'entretenir avec l'occupante du bureau d'en face, lieutenant de la criminelle aussi, avec qui Lenowe ne s'entendant pas particulièrement bien; les deux premiers mots qui lui venaient à l'esprit pour la décrire étaient "connasse prétentieuse".

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Et l'antipathie était réciproque. Il intercepta discrètement l'assistante du médecin légiste lorsqu'elle quitta le bureau qui empestait le parfum d'ambiance du lieutenant Hannah Skinner, et il visualisa parfaitement son bureau ordonné, avec un paquet de bonbons toujours entamé dans un coin et des photos de ses magnifiques enfants devant une magnifique plage de sable fin. Exaspérant.
Ziva fit semblant d'être surprise.
"Il faut qu'on parle. J'en ai pour cinq minutes" dit-il en posant sa main sur son épaule gauche.
"Disons deux.

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-Tu vas répondre à cette université anglaise, et tu vas leur dire oui. J'ai obtenu du chef six jours de congé. Et je m'apprêtais à aller voir si notre collectionneur d'yeux est assez mûr pour être cueilli."
Elle ne répondit rien, médusée, essayant de remettre tout en ordre. Son entêtement et son obsession à régler tous les problèmes d'un coup et le plus vite possible était parfois agaçants.  
"Si tu le veux bien, on en reparlera plus tard, quand tu veux, mais pas maintenant. Ta très charmante collègue qui s'occupe de l'enquête sur le pyrotechnicien m'a gentiment ordonné de lui rapporter des preuves tout de suite. J'ai demandé à une vieille amie à moi de venir, et je l'ai laissée toute seule sur une chaise dans le hall d'entrée."
Nuria attendait impatiemment le retour de Ziva en tentant de rassembler ses cheveux crépus en un gros chignon vite-fait. Elle lui sourit pour masquer son exaspération après avoir passé près d'une demi-heure à écouter la vieille peau assise à côté d'elle qui tenait à lui expliquer pourquoi elle venait porter plainte contre son voisin; Nuria s'était dit que c'était plutôt à elle qu'on devrait faire comprendre qu'elle était tout bonnement chiante.  
"Tu peux venir, Nuria" dit Ziva en invitant son amie à la suivre d'un signe de la main. Elle la fit passer par l'accueil, où on lui donna un badge de visiteur, puis l'emmena au sous-sol et lui tendit une blouse et des gants. Le docteur Barrows n'était pas là.
"C'est lui, l'homme dont on ne sait pas s'il a été victime d'un accident ou d'un meurtre" dit Ziva en tirant un des tiroirs du réfrigérateur.
-J'ai lu attentivement le dossier que tu m'as filé. Je n'ai rien trouvé qui me fasse penser à un meurtre.  
-C'est bien pour ça que je t'ai demandé de l'aide." Ziva comptait surtout sur le fait que Nuria prenne sa place ici alors qu'elle s'en irait. Elle n'avait strictement aucune idée de comment parvenir à négocier tout ça, cependant.  

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"A ton avis, la fissure sur le haut de l'os frontal a été causée par quoi? Demanda Nuria
-Peut-être la chute sur le ciment. Il n'y a rien qui indique un coup qu'on lui aurait porté volontairement ni quoi que ce soit.
-Et la fracture du poignet gauche? Il se l'est forcément faite en tombant en avant et en essayant de se rattraper. Même s'il a pris feu, il n'a pas, logiquement, pu tomber comme ça d'un coup par terre.  
-Ouais, je sais, je sais. Je n'arrive pas à distinguer les blessures qu'on lui aurait infligées des dommages du feu. Il a bien dû se passer trois minutes avant que quelqu'un arrive avec l'extincteur – trop tard certes." Le téléphone de Ziva se mit à sonner sur le bureau. Elle invita Nuria à examiner la victime pendant qu'elle répondait.
"Oui Lenowe." Moment de silence. "Oui. Tu pourrais attendre un peu? Non, pas juste cinq minutes. Non, je suis occupée avec Nuria. Qu'est-ce... Non, tu ne peux pas passer me voir là, maintenant. Je viendrai à ton bureau dès que j'aurai fini." Elle râla et raccrocha.  
Nuria se retourna vers elle, l'interrogeant du regard.
"Ça concerne une autre enquête sur laquelle je travaille."
Deux minutes plus tard, le téléphone sonna à nouveau. Ziva décrocha sans même vérifier le nom qui s'affichait.
"Je t'ai dit tout à l'heure Lenowe, tu es con ou tu le fais exprès? Aboya-t-elle
-Je crois que tu fais erreur sur la personne. J'ai... J'ai les résultats que tu m'a demandés je ne sais plus quand.  
-Salomée, est-ce que tu peux venir me les apporter? Nuria Eyasu est là, si tu veux lui dire bonjour.  
-J'arrive tout de suite."
Nuria, qui avait entendu son prénom, releva la tête.
"Salomée? Ta copine flippante avec un accent incompréhensible? Elle est ici, aussi?"
Ziva hocha la tête et se retint de rire.
"Ouais, c'est elle. Elle s'est calmée niveau vestimentaire, mais elle a toujours l'accent incompréhensible."

La conversation avait fait place au cliquetis des touches de leurs claviers respectifs. Ziva et Lenowe, assis  sur le bord du lit de cette première, étaient l’un comme l’autre  trop las pour parler.  
"Guiren Li fait bien partie du trafic de fausses plaques, mais ce n'est pas lui qui a tué Martino, dit machinalement Lenowe." Ziva retira son casque de ses oreilles.
"Qui c'est, alors?  
-J'en sais rien.
-Ça tombe bien, même avec Nuria, je n'ai rien trouvé de nouveau non plus sur le pyrotechnicien." Leurs discussions du genre "quoi de nouveau aujourd'hui" étaient rarement aussi stériles. L’un ou l’autre avait toujours une hypothèse à proposer, ou une anecdote sur l’affaire à raconter. Cette fois, rien.
"J'ai parlé à Barrows aujourd'hui. Ce con m'a donné une semaine de vacances sans sourciller. S’il change d’avis, ça sera trop tard.
-C'est vrai?  
-Ouais.  
-Je vais appeler ma sœur pour lui dire qu'elle peut prendre les billets d'avion." La perspective de passer une semaine entière à un endroit qu'il ne portait pas spécialement dans son cœur et celle d'être entouré par sa famille pendant tout ce temps ne l'enthousiasmait pas plus qu'une semaine au boulot à bosser avec des collègues détestables sur une enquête qui allait à reculons.

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"J'ai aussi envoyé un mail à l'université. J'ai accepté leur proposition, et je m'en vais dans un mois."
Lenowe faillit s'étouffer en avalant sa salive de travers et se tourna face à elle.
"Ok. Très bien.  
-Je suis désolée. Vraiment." Elle se sentit obligée de s'excuser de le laisser tout seul ici alors que lui aussi ne souhaitait qu'une chose: partir. Il avait passé de longues heures à trouver un moyen de la suivre, en vain. Les forces de l'ordre de Twinbrook étaient en sérieux sous-effectif et ils ne le laisseraient pas s'en aller comme ça. D'autant qu'après avoir disparu de la surface terrestre pendant deux mois et quémandé des vacances supplémentaires, Lenowe savait qu'ils ne seraient pas indulgents avec lui. Mais il songeait sérieusement à présenter sa démission.
"Non, t'excuse pas. Je vais rentrer chez moi, ok? Je suis claqué." Ziva posa son ordinateur sur le lit et l'accompagna jusqu'à la porte.  

Les deux semaines qui suivirent furent navrantes. La veuve Martino s'impatientait et déplorait l'incompétence de la police à trouver l'assassin de son mari; les piètres avancements qui avaient été faits s'étaient tous soldés par des impasses et Lenowe bouillait de rage de ne pas réussir à mettre un terme à cette histoire. Les statistiques de résolution des affaires était généralement mauvais, mais le lieutenant Letnara ne comprenait pas ce qu'ils avaient manqué pour être perdus à ce point. Quand à l'affaire John Moore, elle fut classée, sur la conclusion certes un peu hypothétique qu'il s'agissait d'un bête et malheureux accident. Pour une fois, Lenowe se réjouissait de pouvoir s'en aller en laissant tout le bordel aux autres, alors que d'habitude, il aurait été le premier à tout prendre en main. Ziva avait insisté pour qu'il ne vienne pas l'aider à vider son appartement et à tout emballer; elle avait aussi fini par céder quand elle s'était rendue compte qu'elle ne parviendrai pas à sortir un canapé plus grand qu'elle de l’immeuble. Ils n'avaient pas reparlé de son départ pour l'Angleterre. Cette affaire-là aussi était classée. Maintenant, ils attendaient le jour où Ils s'envoleraient pour la Finlande, Lenowe avec une appréhension cuisante, et Ziva avec l'indifférence la plus totale.  

[Oui, ce chapitre est très court. Mais la suite viendra très vite [Terminé] When Ice Burns - Page 3 337664734 ]

 
LadySquirrel
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Tu le trouves court toi ? réfléchir
C'est un bon chapitre de transition, bon l'enquête est mise de côté mais j'ai envie de voir comment va se dérouler la semaine dans la famille de Lenowe.

 
Inata
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Par rapport à certains autres, oui, je le trouvais un peu plus court. Enfin j'ai pas été jusqu'à vérifier le nombre de mots  [Terminé] When Ice Burns - Page 3 2620358557

Chapitre 22

Spoiler :
Le jour se levait à peine lorsque le commandant de bord les informa que l'avion allait bientôt atterrir à l'heure prévue. Ziva n'avait pas fermé l'œil de tout le vol, et n'avait rien trouvé d'autre à faire que relire le pavé de sept-cent pages qu'elle avait à peine entamé avant de partir. Lenowe, lui, n'avait fait que dormir, et à plusieurs reprises, elle avait dû repousser sa tête et son épaule qui se penchaient dangereusement vers elle et empiétaient peu à peu sur son siège.
"Elisha habite loin d'ici? Demanda-t-elle sans détourner les yeux de son livre. Plus que cinquante pages. Elle ne réussirait pas à les finir avant qu'ils ne descendent. De toute façon, elle connaissait déjà la fin du roman qui n'était qu'un soufflé raté.  

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-Non. C'est à une heure et demie d'ici, quand il n'y a pas de neige ni de verglas.
-Son anniversaire est cette semaine?
-C'était il y a un mois." Ziva ne savait pas si le cliché selon lequel les hommes oubliaient immanquablement les dates d’anniversaire était vrai. Lenowe n’oubliait jamais les dates. Par contre, ce qui était sûr, c’est qu’il n’en avait rien à faire.  
Une fois à terre, ils récupérèrent leurs valises et filèrent louer une voiture. Ziva laissa Lenowe s'occuper de tout, ne comprenant pas un traître mot de ce qu'il racontait à l'employé de l'agence en cherchant son portefeuille. Il était tout juste huit heures quand ils sortirent du parking avec la voiture, et il faisait à peine sept degrés dehors.  
Lenowe se fraya un chemin à travers le nord d'Helsinki et rejoint l'autoroute. Il n'avait pas besoin de GPS; il lui suffisait d'emprunter un chemin une seule fois pour s'en souvenir. Avec une marge d'erreur non négligeable.
"Au fait, tu as acheté un cadeau à Elisha? Demanda Ziva à lenowe à peu près au milieu du trajet.
-Non." Sa réponse était tout à fait naturelle. Il ne lui offrait jamais rien non plus, mais seulement parce qu'il savait qu'elle s'offrait elle-même ses propres cadeaux.
La voiture prit la bretelle de sortie et ils quittèrent l'autoroute. Ziva se souvint juste d'avoir traversé une ville de taille relativement moyenne, puis un pont, et d'avoir longé un lac. Lenowe s'était aventuré sur un chemin en terre boueux et s'était arrêté en soupirant devant une maison en lambris vert, qui se fondait au milieu des sapins.  

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"Bienvenue chez... Moi." Il n'avait pas le ton réjoui ni un tant soit peu fier que n'importe qui d'autre aurait probablement utilisé. Lenowe traîna un peu et s'avança vers la porte. Tout était extrêmement silencieux. Il n'y avait que le bruissement du vent dans les feuilles et sur le petit lac qui s'étendait de l'autre côté de la route qu'ils avaient empruntée. Ziva n'aperçut que quelques maisons disséminées ça et là, et n'avait relevé aucune présence humaine non plus jusque là.  
Un rideau s'agita, et Elisha vint accueillir son frère et sa compagne. Elle était toujours en pyjama, mais n'avait pas l'air de s'être tout juste réveillée. Elle laissa à peine le temps à Lenowe de rentrer et se jeta dans ses bras, et étant donné leur différence de taille, la situation était plutôt comique. Il resta complètement stoïque; en contrepartie, Elisha se montra moins expansive avec Ziva, et lui tapota amicalement l'épaule.  
"Il y a à manger sur la table, servez-vous. Donne-moi les clés de ta voiture, je vais monter vos valises dans la chambre. Non Lenowe, ne bouge pas, je m'en occupe" le prévint-elle lorsqu'elle le vit éloigner les clés des mains de sa sœur et se retourner vers la porte.  
Elisha ne partageait pas avec Lenowe son goût pour la décoration d'intérieur. La maison était tout à fait charmante et ordonnée. Dans un poêle près de la table en pin massif brûlait doucement une bûche, et Ziva reconnut l'odeur de pin brouillée à une autre senteur plus qu'agréable qui lui évoquait peut-être une bougie que Lenowe portait sur ses vêtements quand il était rentré après sa longue absence. La faim lui tiraillait l'estomac, mais elle hésita à piocher dans le panier de petites viennoiseries qui n'attendait qu'à être mangées, par politesse. Lenowe ne se posa pas la question et attrapa une sorte de petit pain à la myrtille en haut de la pile de gâteaux. Il se tourna vers elle.
"Elisha sera très peinée si elle ne te voit pas manger ces foutues pâtisseries qu'elle fait tout le temps. C'est étonnant qu'elle ne soit pas obèse. Mange. Je sais très bien que tu en meurs d'envie." Il lui adressa un sourire enjôleur et agita devant elle une autre viennoiserie. Elisha fila à l'étage déposer les bagages, et réapparut  un bon quart d’heure plus tard, habillée et coiffée.
"Lenowe, j'ai un rendez-vous en ville, et je ne reviendrai que ce soir. Il y a suffisamment à manger pour nourrir une équipe de hockey dans le frigo. Pas besoin de faire une visite des lieux, je vous laisse. Je suis désolée de m'en aller si rapidement, passez une bonne journée". Elle prit son sac à main sur une chaise, enfila une veste légère et retourna dehors. Sa voiture démarra, passa devant les fenêtres et s'éloigna sur la route longeant le lac.  
"Fais comme chez toi" dit Lenowe en s'installant dans un des gros canapés moelleux couleur chocolat du salon, une autre pâtisserie à la main, cette fois avec de la crème à la vanille au milieu. Ziva, toujours plantée derrière la porte, retira ses chaussures et se joint à lui. Elle devina à son attitude qu'il n'avait pas l'air décidé à bouger dudit canapé avant un bout de temps: il avait sorti un plaid en polaire d'une caisse et l'avait étalé sur lui. Après avoir passé plus de dix heures assis, elle se demanda comment il pouvait encore vouloir ne pas bouger et aller faire un tour. Ziva sortit un journal soigneusement plié de sous la table basse et tenta d'y comprendre quelque chose. Elle abandonna et le reposa avant de secouer Lenowe qu'elle voyait piquer du nez.  

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"Réveille-toi. J'ai pas l'intention de rester ici à rien faire. Lève ton cul de ce canapé." Lenowe grogna et finit par céder. Elle l'aurait tirée par le bras jusqu'en dehors de la maison si elle l'avait voulu.  
"Bon, d'accord, on va aller faire un tour."

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Le choc entre l'atmosphère feutrée et la chaleur de la maison et le froid sec de l'extérieur fut brutal, et il l'était encore plus pour eux qui venaient de là où l'hiver était un mot pour dire inconnu et un concept abstrait. La neige et les températures négatives n'étaient que fantaisie. Ici, ils étaient immanquablement présents une grande partie de l'année. Lenowe fut rassuré d'enfin retrouver la température idéale, suffisamment fraîche pour sentir l'air vivifiant remplir ses poumons, mais pas assez basse pour engourdir son visage et brûler ses mains. Tant qu'il ne restait pas immobile et au vent, il aurait pu rester des heures durant errant entre les sapins et les arbres au feuillage mordoré, le silence de la forêt à peine dérangé par le léger crépitement des feuilles mortes et de la mousse sous ses pas et le piaillement des oiseaux. Puis il s'assiérait sur le ponton branlant qui s'avançait sur le lac et laisserait le vent cinglant lui balayer les cheveux devant ses yeux, sans que personne ne vienne jamais l'importuner en croisant son chemin. Il était souvent resté assis au bord de l'eau, attendant que le soleil décline lentement à l'horizon, reflétant les dernières lueurs du jour à la surface du lac immobile, avant qu'il ne disparaisse derrière les cimes pour laisser place à la singulière clarté de la nuit boréale, sans se soucier du froid qui lui mordait les joues. Personne ne serait jamais venu le chercher pour le ramener à la maison.  
Lenowe se retourna pour vérifier que Ziva, rendue admirative par la solennité du paysage, le suivait toujours. Ils n'avaient pas échangé un mot depuis le début de la promenade et n'avaient croisé une femme engoncée dans sa doudoune, la tête enfoncée dans un bonnet de laine, accompagnée de son chien. Celle-ci avait à peine détourné les yeux vers eux et avait continué son chemin.
"J'aime beaucoup cet endroit, dit Ziva

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-Oui, moi aussi" avoua Lenowe. "Mais il me rappelle trop de souvenirs âpres". Il frissonna en apercevant la maison peinte en jaune avec à l'arrière une terrasse et un escalier donnant sur le lac. "C'est la maison de ma mère". Il ne précisa pas qu'elle avait aussi été la sienne pendant de trop longues années, même si Ziva le comprit très bien. "Elisha habite la maison d'un oncle qui est parti passer sa retraite au soleil. La maison gris foncé, avec les fenêtres noires, juste à côté de la jaune, c'était la maison de notre tante paternelle" continua-t-il en pointant du doigt la baraque qui aurait mérité un bon rafraîchissement. Son regard resta fixé sur la grande baie vitrée de la maison jaune. Sa mère était peut-être assise derrière la fenêtre, à l'affut du moindre mouvement dans le voisinage. Il s'était dit que si sa vue était toujours assez bonne pour voir son fils dont la silhouette sombre se découpait nettement devant les arbres, elle tomberait peut-être à la renverse de son fauteuil à bascule et se fracasserait le crâne par terre. Rapide et efficace.  
Sans s'en rendre compte, ils eurent bientôt atteint l'opposé du point d'où ils étaient partis. Le devant de leur voiture de location dépassait de derrière un arbre, et la maison d'Elisha était juste derrière, à peine visible. Lenowe sortit son portable de sa poche. Il était plus de midi.  
"Tu veux rentrer?" Demanda-t-il à Ziva. Elle lui répondit par un haussement des épaules indifférent et décida pour elle en revenant sur leurs pas. Le soleil était camouflé par les nuages écumeux insensiblement poussés par le vent.  
Une fois rentrés au chaud, ils se satisfirent d'une miche de pain de seigle rassis et d'un reste de pommes de terre sautées et de boulettes de viande laissées par Elisha. Ziva commençait à sentir les effets du décalage horaire et du manque de sommeil et n'avait pas vraiment faim. Lenowe ne paraissait absolument pas dérouté ni par le voyage, ni par le changement de température. Même si elle avait grandi sous un climat tempéré, Ziva avait passé de nombreuses années dans le désert et n'avait pas mis une écharpe et un épais manteau depuis un bout de temps.  
Lenowe lui fit rapidement faire le tour de la maison. Trois chambres, dont une servant de bureau à Elisha, et une autre, à l'étage, la chambre d'amis. Deux salles de bain. Un jardin sans clôture à l'arrière qui était seulement délimité par un chemin au fond et un énorme rocher sur un coté. Leur chambre, même si elle était située sous le toit, était la pièce la plus froide de la maison, mais certainement la mieux décorée. Les murs comme le sols étaient en bois clair, en accord avec le reste du mobilier, avec quelques accents turquoise, noir et beige ça et là. Le tapis à poils couleur crème et l'avalanche d'oreillers moelleux sur le lit rendaient le tout particulièrement douillet, faisant presque oublier la température insuffisante.  
"Il fait froid ici" avait dit Lenowe. Ziva n'avait pas besoin de confirmation pour s'en rendre compte. Elisha avait laissé un panier sur le lit, contenant une boîte de biscuits, du chocolat et divers produits de bain. Lenowe se vautra dans le lit et ne bougea plus.  
"Je vais prendre un bain. C'est plus que mérité" l'informa Ziva en dépliant une des serviettes de toilette déposées par Elisha au pied du lit
"Ouais ouais". Lenowe était plus intéressé par l'idée de s'enrouler dans la couette rembourrée, de se caler au milieu des coussins et d'y rester.  
Il faisait encore plus froid dans la salle de bain voisine que dans la chambre. Ziva se dépêcha de remplir la baignoire à pieds en émail jaune et y jeta une des bombes de bain pailletées qu'Elisha avait laissées dans le panier que Ziva trouvait complètement futiles. Elle se dépêcha de retirer ses vêtements et se glissa dans l'eau brûlante. N’ayant eu qu’une douche chez elle, elle avait presque oublié à quel point prendre un véritable bain était plaisant. Ziva ferma les yeux un instant et se laissa submerger par la douce vapeur.

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Dernière édition par Inata le 2017-01-28, 19:11, édité 1 fois

 
LadySquirrel
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Une de tes images a décidé de ne pas s'afficher. Wink

Roooh la réflexion sur la maman. [Terminé] When Ice Burns - Page 3 2620358557
J'attends de voir ce que tu nous réserves pour la suite, histoire de savoir si on va enfin voir cette fameuse maman.

Par contre contre j'avoue ne pas avoir bien saisi une phrase : "et Ziva reconnut l'odeur de pin brouillée à une autre senteur plus qu'agréable qui lui évoquait peut-être une bougie que Lenowe portait sur ses vêtements quand il était rentré après sa longue absence. "

Je suppose que c'est l'odeur qu'il porte sur lui mais avec la manière dont est tournée la phrase, on dirait que c'est la bougie elle même dont tu parles.^^

 
Inata
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Ah oui, j'avais oublié la balise, ça ne pouvait pas marcher [Terminé] When Ice Burns - Page 3 2620358557
Et effectivement, à relire la phrase, c'est vrai qu'elle est assez mal tournée, tu as raison Wink

 
Inata
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Chapitre 23

Spoiler :
Lorsqu'elle rouvrit les yeux, l'eau était glaciale, et ce depuis longtemps. Ses pieds et ses mains étaient gelés et elle avait l'impression d'avoir plongé nue dans la neige. A part cela, elle se sentait agréablement bien. La balade dans la forêt et sa sieste avaient été bénéfiques. Elle se sécha et renfila ses vêtements en moins d'une minute, sauf son jean qu'elle avait laissé quelque part dans le couloir. A son retour dans la chambre, Lenowe était sorti de sous la couette et avait sorti l'ordinateur de la valise. Elle fut horrifiée de le voir seulement en t-shirt pour une raison inconnue. A la lumière qui décroissait dans la pièce, elle jugea qu'il devait être presque quatre heures de l'après-midi.

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"Putain, il fait vraiment, vraiment froid dans cette salle de bain". Elle était frigorifiée, et ses cheveux étaient trempés; elle n'avait pas trouvé de sèche-cheveux. Lenowe leva les yeux de l'écran et lui adressa un regard confus qui voulait dire "Qu'est-ce que j'y peux?"
Ziva s'assit sur le bord du lit en grelottant et tenta en vain de tirer un bout de la couette sur laquelle Lenowe était assis pour couvrir ses jambes nues. Les clés de sa valise dans laquelle devait bien se trouver un pull étaient dans son sac à main. En bas. Elle allait demander à Lenowe de lui prêter le sweat qu'il avait posé sur la chaise en face du lit, mais, pris d'un élan de bonne volonté, il posa le Macbook sur la table de chevet et l'entoura de ses bras pour la réchauffer. Elle aurait peut-être finalement préféré un sweat trop grand. Il resta figé, le menton posé contre son épaule.
"Tu as toujours froid?" Lui susurra-t-il. Elle ne répondit pas, et ne bougea pas, indiquant une réponse positive.
"Allez, donne-moi cette couette" réclama-t-elle. Il inclina légèrement la tête et elle sentit l'arête de son nez frôler son oreille. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre ce qu'il essayait subtilement de lui dire, devinant son sourire en coin qui faisait ressortir sa canine tordue. Ziva ricana intérieurement en se demandant si elle parviendrait un jour à le calculer alors qu’il passait de l’impassibilité à un excès de spontanéité, voire d’impulsivité, en une fraction de seconde. Elle tenta de se dégager de ses bras. Elle se retourna, se dressant face à lui, et le nargua du regard. S’étant rendue compte très rapidement qu'elle n'avait pas besoin de faire d'effort particulier pour attiser la concupiscence de Lenowe, Elle mima un "non" de la tête et croisa les bras, l'air contrarié, pour l'asticoter un peu. Il n'était pas dupe et connaissait bien son jeu. Ziva profita d'un moment d'inattention de sa part pour le renverser sur le dos.

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Elle allait lui demander ce qu'il voulait, mais changea d'avis. La question était stupide. Elle monta sur le lit et s'assit à califourchon au-dessus de lui – elle n'avait pas envie de jouer avec lui, de le faire espérer. Pas besoin. Elle allait toujours droit au but avec lui. Ziva saisit ses poignets et les rabattit en arrière. Ses cheveux de cinabre encore moites lui tombaient sur le visage, laissant seulement leur longueur entre eux deux, et il ne voyait plus rien. Elle resserra son emprise sur ses poignets dont elle ne pouvait pas faire le tour avec ses mains et plaqua sa bouche contre la sienne. Lenowe aurait aisément pu se libérer et la maîtriser, mais il se laissa faire. C'est elle qui avait la situation en mains. Il ne put retenir un râle de stupeur qui s'évanouit au fond de sa gorge lorsqu'elle lui mordit intentionnellement le bout de la langue et commença à le tirailler avec impertinence. Il finit par dégager ses poignets et la prit par les épaules pour la redresser. Il eut l'air sonné et ses yeux aux pupilles dilatées étaient désarçonnants. Ziva secoua la tête en arrière pour remettre ses cheveux en place.
"Tu n'en veux plus, de cette couette, je suppose?" Lui demanda-t-il, hébété. Ses phrases sorties de nulle part la feraient toujours rire. Ils en vinrent à balancer un par un leurs vêtements par terre et se retrouvèrent rapidement en sous-vêtements. Elle allait glisser sa main à l'arrière de sa nuque qu'il ne supportait même pas qu'on effleure lorsqu'il la saisit tout à coup par les crêtes iliaques, appuyant son pouce dans le creux de l'os, la stoppant net, envoyant un éclair fulgurant depuis le bas de son dos jusqu'en haut de sa colonne vertébrale. Lenowe sourit et fit monter ses mains effilées et sèches le long de ses côtes qui se dessinaient nettement sous sa peau tiède. Il s'évertua à détacher soutien-gorge fatigué d'un noir délavé et à la dentelle effilochée qui avait vu trop de passages à la machine, sans succès. Ziva éclata de rire. "Tu te crois malin, hein?" Hoqueta-t-elle. Elle dut s'y prendre à deux mains pour défaire l'agrafe tordue et envoya le soutien-gorge valser à l'autre bout de la pièce. Elle appréciait le contact de ses mains adroites et soignées, certes toujours froides, mais fermes, qui n'étaient pas des mains malhabiles et rugueuses. Les mains calleuses aux doigts boudinés qu'elle voyait chez beaucoup d'hommes la répugnaient. Il se montrait particulièrement attentif avec elle, alors qu'il avait été le pire égoïste avec toutes celles avant elle. Retenant du regard ses yeux d'un bleu marmoréen, elle se hasarda à lui faire quitter le dernier vêtement qu'il lui restait encore. Il lâcha un mot qu'elle ne comprit pas mais dont elle n'eut pas de mal à deviner le sens, et la laissa docilement poursuivre.

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Il faisait désormais nuit noire dehors, et ils étaient toujours paisiblement ensevelis sous la couette, après avoir cédé au sommeil en plein milieu de leurs ébats, alanguis par la douce chaleur de leurs corps l'un contre l'autre, et ils n'avaient pas la moindre intention d'en sortir. Un rayon lumineux provenant des phrases d'une voiture se projeta sur le mur mansardé et disparut, suivi quelques minutes plus tard du bruit de la porte d'entrée qu'on ouvre et des talons sur le parquet.
"Il y a quelqu'un ici?" C'était Elisha qui était rentrée. Lenowe tendit le bras et chercha son téléphone sur la table de nuit. Il était dix-neuf heures passées et il commençait à avoir faim. Il s'étira et ramassa ses vêtements étalés par terre.
"Je vais aider Elisha à faire à manger" Par là, il voulait plutôt dire qu'il allait éviter à sa sœur une catastrophe culinaire dont elle avait le secret – et il allait éviter par la même occasion de la subir.
"Ouais... J'arrive" répondit Ziva en sortant sa tête de sous la couverture. Elle se retourna vers le mur et entendit les pas lourds de Lenowe dans l'escalier. Elle aurait payé cher pour qu'il rapporte juste à manger et qu'il ne revienne auprès d'elle. L'avoir à côté d'elle suffisait, même sentir un pied glacé contre sa jambe. Ils faisaient assez rarement l'amour, souvent par désintérêt sous-jacent et ambigu pour la chose, plus rarement par manque d'envie. Ils s'amusaient bien, mais c'est un jeu dont ils se lasseraient vite à force de trop y jouer. Ils n'avaient jamais vu cela comme un problème.

"Vous avez passé une bonne journée?" Lui demanda Elisha en sortant une pile d'assiettes du lave-vaisselle. Elle avait l'air épuisée, en déduisit son frère à voir ses cheveux habituellement soigneusement coiffés attachés en un chignon bancal.
"Ouais. On est allés faire un tour dehors." Il rabattit du plat de la main une mèche de ses cheveux qui partait en vrac, assortis à ceux de sa sœur.
-Dis, j'avais pensé essayer cette nouvelle recette que j'ai...
-Non, Elisha, ricana-t-il. Juste...non." Lenowe ouvrit le réfrigérateur et pria sa sœur de ne pas tenter quoi que ce soit, la gardant à distance; Ziva redescendit pile à temps pour la distraire cinq minutes. Elisha attrapa deux bouteilles de bière sur la table de la cuisine et partit avec elle dans le salon.

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Le dîner fut morose. Ils mangèrent sans un mot le poulet et les légumes jetés dans une poêle préparés avec tant d'attention par Lenowe qu'il avait accidentellement renversé un peu trop de persil dans ladite poêle. De temps à autre, Elisha posait une question aussi banale que quelconque à Ziva pour espérer apprendre quelque chose sur elle. De toute manière, voir son frère avec une femme aussi taciturne que lui – on ne pouvait pas faire pire que lui - ne l'étonnait pas le moins du monde. Ils attaquèrent le dessert acheté tout prêt par Elisha, un gâteau dégoulinant de crème et de confiture de groseille.
"Ça doit être agréable pour toi de prendre un peu de vacances, non?" Demanda Elisha à sa voisine de table. Elle ne poserait pas la question à son frère, débordant d'enthousiasme, comme toujours.
"Plus ou moins. On va dire que oui. Je suis dans une situation assez délicate en ce moment, je...
-Elle part travailler à Londres, dit Lenowe, toujours un peu amer. Sa fourchette cliqueta contre son assiette vide. Les groseilles du gâteau d'Elisha avaient un arrière-goût un peu trop acide.
-Oups" glapit Elisha. A voir Ziva qui fusillait Lenowe du regard, elle regretta d'avoir loupé une occasion de se taire et se resservit une part de gâteau.

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"Excuse-moi, je peux entrer?" Demanda Elisha en frappant doucement sur le montant de la porte entrouverte de la chambre.
"Oui, bien sûr."
Ziva était assise sur le bord du lit, son ordinateur portable sur les genoux, emmitouflée dans un sweat trois fois trop grand piqué à Lenowe, à l'effigie d'un groupe dont elle avait du l'entendre parler une ou deux fois. Elisha se rapprocha à petits pas d'elle et lui tendit une tasse de thé bouillant, qu’elle accepta volontiers.
"Où est passé Lenowe? Demanda Ziva en refermant son portable.
-Il est parti faire un tour avec Lakritsi. Le chien des voisins" s'empressa d'ajouter Elisha, constatant l'incompréhension de Ziva.

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"Je suis vraiment désolée d'avoir fait une erreur tout à l'heure. Je me sens mal d'avoir...
-Non, Elisha, ne t'excuse pas. Ton frère a disons un peu de mal à l'accepter, mais il s'en remettra.
-Tu en es sûre?
-Il n'aura pas le choix, soutint-elle en remuant le thé trop chaud dans la tasse. Elisha éloigna la sienne de ses lunettes recouvertes de buée et soupira.
"Je vais te laisser. Tu dois être vraiment crevée, après ce voyage. Demain, Lenowe m'a dit qu'il avait prévu de passer chez un de ses amis. Je serais toi, je n'irais pas avec lui. Enfin je dis ça, je dis rien. A demain" sourit Elisha en tapotant amicalement le genou droit de Ziva. Une fois Elisha partie, elle éteint son ordinateur et se glissa sous la couette. Lenowe rentra à la maison une demi-heure plus tard, et tenta gauchement de faire le moins de bruit possible. Il donna accidentellement un coup de pied dans sa valise et sa tapa la tête contre la mansarde du toit.
"Arrête de faire comme si tu étais discret, Lenowe". Ziva ne dormait toujours pas, le décalage horaire n'aidant pas. Les lattes du sommier craquèrent sous son poids lorsqu'il se jeta sur le matelas.
"Je vais aller voir un ami à moi qui habite à cinquante kilomètres d'ici, demain. T'es pas obligée de venir si tu..."
Une main froide se posa sur son épaule.
-On verra ça demain" marmonna-t-elle en se tournant dos à lui.

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LadySquirrel
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Localisation : Dans une fiat.
 

J'ai l'impression de toujours répéter la même chose quand je commente un de tes chapitres : c'était biiiiiiien.

Non vraiment ton écriture est toujours aussi agréable à lire et tes personnages intéressants.
En tout cas tes sims semblent avoir un coup de chaud c'est temps-ci, entre ici et ta galerie... sourcil2 Le moment était très décrit. J'ai hâte de voir le fameux copain qui ne semble pas trop plaire à la soeurette.

 
Inata
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Membre ayant créé le sujet
 

Je ne savais pas où couper mon texte, alors aujourd'hui c'est deux chapitres pour le prix d'un.

Chapitre 24

Spoiler :

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La maison resta silencieuse plusieurs minutes après qu'il ait appuyé sur la vieille sonnette. Le nom écrit à la hâte sur une petite étiquette était illisible. Lenowe s'apprêtait à faire demi-tour, déçu et agacé par l'inutilité du voyage, puis revint sur le perron en se disant qu'elle ne marchait sûrement plus, lorsqu'une voix râpeuse l'interpella de derrière la fenêtre de la cuisine.
"Ouais, ouais, j'arrive, t'énerve pas mon vieux". L'homme parlait suédois avec un fort accent finlandais. La clé tourna dans la serrure, et la porte s'ouvrit. Il eut à peine le temps d'esquisser un pas en arrière pour laisser son invité entrer que Lenowe lui décrocha une droite bien placée quoique volontairement inoffensive sur le coin de la mâchoire. Un peu sonné, il resta bouche bée.
"Ça, c'est pour avoir été emmerder ma sœur.  
-Bordel, qu'est-ce qui te prend, l'Américain? Je lui ai rien fait à ta sœur.
-Ah ouais, la draguer plus que lourdement alors qu'elle te demande très courtoisement d'aller te faire foutre et qu'elle t'a clairement fait comprendre qu'elle était déjà avec sa copine, tu trouves ça sympa?
-Ben je...
-N'essaie pas de te défendre." L'homme à la barbe rousse passa sa main sur son visage rêche et souffla. Lenowe resta en retrait, anticipant une éventuelle riposte, mais son ami poussa la porte et retourna dans la maison.
"Les gens polis disent bonjour, sinon. Vas-y, entre." Lenowe le suivit dans la maison qu'un maniaque comme lui aurait vu comme décor de ses pires cauchemars. Les bouteilles et les cannettes vides s'entassaient dans un coin, tout comme la vaisselle sale dans l'évier. Son hôte débarrassa la table d'un revers de main, faisant tomber barquettes en carton vides et cannettes par terre dans un fracas, et s'assit sur une des deux vieilles chaises en bois qui constituaient pour dire la seule décoration spartiate de la pièce. Lenowe ne se souvenait pas tellement de la maison, mais ce qui n'avait pas changé, c'est que c'était toujours un bordel sans nom et qu'il n'y avait pas non plus de chauffage. Le contraire l’aurait un peu surpris.
"Alors, comment ça va, mon vieux?" Il prit volontairement un accent américain caricatural.
"Spade, arrête des conneries.
-C'est bon, grogna ce dernier. Je déconne." Spade, ou de son véritable nom Håkan Ruske, passa sa main à travers sa barbe clairsemée et ramena en arrière ses cheveux aux racines graisseuses de la même couleur orange brûlée. Il tenait son surnom de la cicatrice que dissimulait sa barbe, récoltée lors d'une baston qui avait fini à coup de bêche. Håkan connaissait Lenowe depuis le collège; ils avaient tous les deux fait des conneries dans leur jeunesse, mais contrairement à ce dernier, il n'avait pas estimé utile pour lui de retrouver le droit chemin et trempait toujours dans des affaires plus que louches, le genre d'affaires que Lenowe et ses collègues œuvraient à réprimer.  
"Pourquoi est-ce que tu reviens soudain à la maison?" Spade se leva et partit chercher deux bières dans le réfrigérateur. Il n'était même pas dix heures du matin, alors Lenowe déclina l'offre.
"C'est l'anniversaire d'Elisha.
-Je suis invité?

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-Non, le rembarra Lenowe.
-Qu'est-ce que tu viens foutre ici alors?" Continua Spade en décapsulant sa bouteille. Lenowe ne dit rien. Il ne savait pas vraiment pourquoi il avait conduit cinquante bornes juste pour passer dire bonjour à Spade. Certes, ils étaient amis - enfin c'est ce que des gens normaux auraient dit - mais n'étaient pas restés tellement proches.  
"T'as encore des emmerdes avec ta mère, c'est ça." Lui et Spade avaient en commun trois choses qui les avaient amenés à traîner ensemble: leur insatiable motivation à faire toutes les pires conneries possibles, leurs goûts musicaux et la situation de leurs parents respectifs qui avaient finis dépressifs et alcooliques. Ce qui les guettait probablement l'un comme l'autre s'ils ne prenaient pas garde, surtout Spade. Ni l'un ni l'autre n'avaient beaucoup de volonté ni de self-control, mais Spade était le pire des deux.  
"Il doit me rester du café, t'en veux?"
Spade retourna dans la cuisine, laissant Lenowe dans le coin qui servait de salle à manger. Il jeta un œil par la fenêtre sans rideaux, tellement sale et couverte de buée  qu'elle en était presque opaque et aperçut une vieille bagnole rouillée qu'il identifia comme celle du père de Spade. Lenowe n'avait aucune idée du moyen de subsistance de Håkan, mais il n'aurait pas été surpris d'apprendre qu'il était officiellement au chômage et officieusement gagnait son pain de manière pas très orthodoxe.  
"Je suis désolé, j'en ai plus, du café. Tant pis.
-Ouais, c'est pas grave." Lenowe préféra ne pas avoir de café plutôt que de devoir boire des restes douteux trouvés au fond de la cuisine. Il ne se serait pas gêné pour dire à son hôte de manière tout à fait délicate que c'était imbuvable.  
Une voiture passa sur le chemin devant la maison – chose assez surprenante- et Spade vérifia qu'il ne s'agissait pas de quelqu'un qu'il connaissait, méfiant. Il se rassit et revint à sa conversation avec Lenowe. Ce dernier ne s'attendait pas à une discussion philosophique. Tant mieux, d'un certain côté.  
"Eh, faut que je te raconte ça. L'autre jour j'ai revu Saija, et je dois te dire qu'en la lourdant, t'as fait une sacrée erreur. C'est une bombe. Remarque, tu pourrais essayer de recoller les morceaux avec elle et...
-Non, Spade." Lenowe se gratta nerveusement le cou et se rendit compte qu'une marque de griffure courait de son oreille gauche jusqu'à sa clavicule. L'image floue d'une grande femme aux cheveux châtains coupés courts et aux yeux vert-de-gris lui revint à l'esprit. Dans ses souvenirs, Saija était une très belle femme. Mais elle n'était pas franchement sagace.  
"Ah, je vois" Spade fronça les sourcils. "Tu as trouvé encore mieux que Saija." Lenowe ricana. Ça n'était pas difficile de trouver mieux que Saija, tout compte fait.  
"Ouais, c'est ça.
-Une américaine?" Lorsque ça parlait de ragots en tout genre, Spade était une vraie commère.
"A moitié.
-Et elle est comment?"

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Lenowe se mordit la joue.
-Intraitable.  Farouche. Tu aurais pu le voir toi-même, mais je  lui ai conseillé de ne pas m'accompagner te rendre visite."
Spade fit un grand sourire, dévoilant sa dentition jaunie par des années de cigarette.
"C'est elle qui t'a fait ce truc sur ton cou, hein?" Lenowe fut confus de voir Spade tirer des conclusions aussi rapides.  
"Excuse-moi?
-Je suis moins con que j'en ai l'air.
-Permets-moi d'en douter, Spade, objecta Lenowe en riant
-T'as pris un sacré coup de vieux, mais t'es visiblement toujours un connard. Allez, réponds à ma question..."

Elisha s'assit confortablement sur un des tabourets de la cuisine, une tasse de thé et un cookie devant elle, profitant d'un moment de répit. Sa journée de travail avait été interminable, et maintenant elle était enfin seule à la maison. Lenowe était parti chez Spade, et Ziva en balade quelque part – sans la voiture, elle ne pouvait pas être partie très loin. Elisha sortit son portable de sa poche, qu’elle n’avait pas consulté depuis sa pause déjeuner, et s'inquiéta en voyant qu'un numéro inconnu avait tenté de la joindre plusieurs fois dans l'après-midi et avait laissé un message.  
"Bonjour Mademoiselle Letnara. Je suis... Je suis le docteur Korhonen de l'hôpital de Turku. J'aimerais que vous me rappeliez au plus vite. Merci beaucoup." La femme parlait finnois et n'avait pas beaucoup d'assurance dans la voix. Elisha réfléchit un instant; elle n'attendait pas de résultats d'examens, et n'avait jamais entendu parler de cette doctoresse, même si elle avait maintenant une connaissance assez étendue de l'hôpital en question. Elle goba  son cookie, souffla sur les miettes abandonnées sur la table pour s’en débarasser, et rappela le numéro. Le docteur décrocha après trois sonneries.
"Docteur Korhonen, j'écoute.
-Je suis Ellika Letnara. Vous m'avez...
-Oui. Je... C'est... c'est à propos de Kalle, votre mère. Est-ce que... est-ce que vous pourriez passer à l'hôpital?"
Elisha sentit des fourmillements dans ses mains et son rythme cardiaque s'emballa en même temps que ses oreilles commencèrent à bourdonner. Ce genre de phrase ne présageait jamais rien de bon. Il n’en fallut pas plus pour l’alarmer.
"Qu'est-ce qui se passe?
-Est-ce que vous ne préfèreriez pas venir me voir? Insista la doctoresse. "Vous en êtes sûre? Redemanda-t-elle après les protestations d'Elisha.
"Non... Dites-moi plutôt ce qui ne va pas."
La doctoresse inspira profondément et hésita. La ligne resta silencieuse un instant.  
"Un des voisins de votre mère l'a retrouvée dans le lac en bas de chez elle ce matin. Je suis au regret de vous annoncer que... qu'elle s'est noyée"
Elisha ne comprenait pas.
"Quoi ? Comment ça?" Ses cheveux se hérissèrent sur sa nuque. Tout allait trop vite. Elle ne comprenait plus ce que lui disait la femme au téléphone.
"Je suis vraiment, vraiment désolée, Mademoiselle...
-Non, ce n'est pas possible, vous devez vous être trompée. C'est... impossible". Sa voix se brisa. Elle aurait préféré qu'il s'agisse d'une erreur, mais ça n'en était pas une, et elle le savait.  
"Il faut que vous veniez me voir au plus vite.
-D'accord. D'accord. J'arrive." Balbutia-t-elle machinalement.
Elisha reposa calmement le téléphone sur la table et s'effondra à genoux sur le carrelage froid et dur. Une première larme roula doucement le long de sa joue, puis elle éclata en sanglots.

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Lenowe retrouva sa sœur assise par terre dans la cuisine, le visage trempé de larmes et les yeux rougis. Elle tremblait et ne put rien lui dire jusqu'à ce qu'il l'emmène dans le salon avec une boîte de mouchoirs. Sa sœur resta percluse. Elle avait arrêté de pleurer, mais les coins de ses lèvres tremblotaient toujours.
"Maman est... elle... elle s'est... noyée... bafouilla Elisha
-Répète?  
-Hôpital a appelé... Elle s'est noyée dans... dans le lac."  
Il fut sincèrement et profondément affligé de voir sa sœur dévastée, mais son empathie s'arrêtait là. En ce qui concernait sa mère, il se refusa à montrer le moindre signe de peine. Elisha lui indiqua entre deux reniflements bruyants son téléphone sur la table de la cuisine. Lenowe rechercha le dernier numéro appelé et sortit de la maison. Avec seulement un sweat sur le dos, il commença rapidement à sentir le froid. La nuit commençait déjà tomber.
"Mademoiselle Letnara? Demanda une voix féminine assez haut perchée dont il n'aima pas l'intonation.  
-Non, je suis son frère." Il fut obligé de lui parler finnois, et il n'en fut pas réjoui. Il lui arrivait de faire semblant de ne pas le comprendre, mais cette fois, il n'avait pas vraiment le choix.  
"Je suis désolée d'avoir à vous annoncer une telle nouvelle. Je...
-Non, dites-moi simplement ce qui se passe. Je sais, dit-il sur un ton parfaitement résolu, ce que comprit immédiatement le docteur Korhonen.
-Ce matin, un des voisins de votre mère l'a trouvée au bord du lac, dans l'eau, inanimée. Les secours sont intervenus, mais il était déjà trop tard."  
Lenowe donna un coup de pied dans la paire de bottes de jardinage à motif léopard qui traînaient sous le porche, les envoyant sur le parterre de fleurs rabougries.  Il lui répondit par un laconique "Ok."
"Vous êtes sûr que tout va bien?
-Oui, oui. Depuis quand elle était dans l'eau ? Lenowe le lieutenant de police remplaça Lenowe le pire salopard du monde qui n'en a carrément rien à foutre de sa mère.  
"Ça n'est pas très sûr, mais très certainement depuis hier soir. Elle était...particulièrement alcoolisée.
-Ah" dit-il à voix basse. "Ça devait bien arriver un jour" pensa-t-il si fort qu'il espéra ne pas le dire tout haut sans s'en rendre compte.

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"Est-ce que vous et votre sœur pourraient venir me voir à l'hôpital de Turku?
-Oui, bien sûr.
-Je vous laisse le temps qu'il faudra."  
Lenowe lui souhaita une bonne soirée comme s'Il s'agissait de n'importe quel autre banal coup de fil et partit retrouver sa sœur. Elle constata son ostensible détachement, mais ne dit rien. Elle n'avait même pas la force de lever ses yeux bouffis vers lui alors que son frère s'assit à côté d'elle. Il sortit son téléphone de sa poche en se demandant quand allait rentrer Ziva et se dit soudain qu'il avait eu une très mauvaise idée en acceptant l'invitation d'Elisha et qu'il avait vraiment, vraiment la poisse.  
Elisha était partie se recueillir dans sa chambre lorsqu’un bruit de pas sur les lattes du porche se rapprocha. Ziva ouvrit la porte, et bâiller fut la première chose qu'elle fit.
"Tu t'es bien amusé avec ton vieux pote? Eh, ce matin ta sœur m'a montré des vieilles photos de toi. Heureusement qu'à un moment tu as décidé de te couper les cheveux et...
-Ouais... J'attendais pas grand-chose de ces retrouvailles." Il fit une pause et ne commenta pas l'anecdote. "Viens ici, faut que je te dise quelque chose." Il sembla à Ziva qu'il avait l'air anormalement trop sérieux. Elle s'assit sur le fauteuil en face de lui et lui signala qu'elle était prête à l'écouter.
"Pour faire très simple... Ma mère - enfin celle à Elisha aussi – a eu un... accident." Son euphémisme ne se voulait même pas ironique.
"Elle est morte."
Ziva resta muette d'effarement.
"Je suis désolée, murmura-t-elle
-Non. Ça ne me fait absolument rien. Je t'en voudrais pas si tu penses que je suis le mec le plus infâme qui soit" dit-il en se baissant vers elle. Il resta totalement impartial face à la situation; il considérait que sa mère l'avait en partie ruiné, l'avait rendu incapable de s'exprimer et de maintenir un contact social à peu près normal, mais rejeter toute la faute sur elle aurait été faire preuve de mauvaise foi. Avait-elle été une mère exemplaire, elle n'aurait pas fait de lui un philanthrope. Lenowe était surtout incapable de savoir comment il était supposé réagir.  
"Je ne pense rien." Elle ne pouvait prétendre se mettre à sa place, encore moins comprendre. Elle aurait certainement réagi comme Elisha s'il s'était agit d'un de ses parents. Ils s'étaient montrés tout à fait aimants et attentionnés avec elle. Un peu trop, d'ailleurs. Au contraire des parents de Lenowe, elle s'était rendue compte en devenant adulte que les siens avaient toujours cherché à la contrôler et à la diriger un peu trop. Mais elle ne leur en voulait pour rien d'autre. Ils n'avaient jamais été malveillants avec elle. Kalle Letnara, elle, l'avait été. Le père de ses enfants avait été guère mieux.  
"Je vais voir ma tante. Je reviens"
Lenowe enfila son manteau et ses chaussures et sortit de la maison, sans plus un mot.  

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Chapitre 25

Spoiler :

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La semaine qui suivit fut comme un tunnel. Lenowe fut incapable de se souvenir de quoique ce soit. La fête d'anniversaire prévue d'Elisha se transforma en une lugubre réunion de famille, le genre qu'on préfère éviter. La seule chose qui l'irrita plus que raison fut le "Ta maison, c'est ici" envenimé que lui balança une tante éloignée, qui ne lui évoquait rien de plus que des interminables repas de famille quand il était enfant, lorsqu'il souffla à Ziva, qui ne s'était jamais aussi mal à l'aise, "On rentre à la maison maintenant" à la fin des obsèques de sa mère. Elisha avait été profondément blessée par la réaction de son frère, ou plutôt, par son absence de réaction. Elle n'avait pas osé lui faire remarquer. Lenowe n'hésitait pas à faire preuve d'hypocrisie, mais cette fois, il en fut incapable. Son soulagement ne fut que de courte durée quand ils atterrirent à Dallas, au moment où il se rappela que dans à peine plus d'une semaine, il se retrouverait seul. Pour combien  de temps, il n’en avait aucune idée.  
A son retour au commissariat, une pile de courrier et un paquet de dossiers était apparu sur le coin de son bureau. Il lut en diagonale les lettres qu’il balança dans un trieur et feuilleta les dossiers. Une fusillade dans un club de boxe. Trois victimes, cinq blessés, un suspect arrêté. Il ne sut pas si on lui demandait de prendre le relais ou si c’était Elin qui s’en était occupé avant de partir en congés. Dans tout les cas, c’était à lui de s’en occuper, en déduisit-il. En triant la paperasse étalée partout devant lui, il tomba sur un téléphone portable du genre  smartphone bas de gamme, emballé dans un sachet plastique scellé avec un petit mot épinglé dessus : « Téléphone que Mme Martino a retrouvé planqué chez elle – je t’ai envoyé une transcription de tous les messages envoyés et reçus par mail. Tu devrais vraiment y jeter un œil ». Après un moment de réflexion, il parvint à identifier l’auteur du mot comme Thinlay, le chef des geeks. Ce téléphone pouvait représenter un élément déterminant dans l’affaire, mais personne n’avait jugé bon de le prévenir de manière plus visible, ni même de le faire pendant qu'ils y étaient. Il aurait certainement dû demander un résumé de la semaine à ses collègues avant de se remettre au travail, mais préféra s’intéresser au téléphone apparu comme par hasard sur son bureau. Il ouvrit le fichier envoyé par Thinlay, et alors qu’il s’assit confortablement au fond de son siège pour les examiner et commença à lire, son air blasé se mua en un sourire de satisfaction. Le lieutenant Lenowe Letnara ne laisserait pas encore une de ses enquêtes finir aux affaires classées.  
Ziva fut elle accueillie par le Dr Barrows qui lui laissa une des victimes de la fusillade, dont il n’avait pas encore eu le temps de se charger. Il se montra nettement moins faussement amical qu’avant avec elle alors qu’il s’était pris une soufflante de la part de ses supérieurs pour avoir accordé des vacances à Ziva. Salomée se hâta de lui demander un résumé détaillé du voyage, qu’elle résuma en un mot : Non.   

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Il ne lui restait plus que trois jours de travail, et tout était bouclé. Un camion viendrait récupérer ses meubles et les conduirait chez ses parents au Nouveau Mexique qui auraient tout le plaisir de les stocker quelque part. Habitués à se balader d’un continent à l’autre, ils n’avaient pas été marqués par la décision de leur fille de partir. Salomée organisa pour son amie un pot de départ malgré elle, alors qu’elle voulait simplement s’éclipser sans un bruit, et elle ne parvint pas à y échapper. A part Salomée et Lenowe, elle ne tenait à personne ici. Puis le jour de son départ arriva sans qu’elle ne s’en rende compte. Un matin, après avoir rendu les clés de l’appartement au propriétaire très chagriné de la voir partir, Lenowe passa la chercher pour la déposer à l’aéroport. Personne ne dit un mot de tout le trajet, mais le silence parlait pour lui-même. Lenowe se servit de son badge accroché à sa ceinture pour la suivre  à travers les contrôles de sécurité jusqu’à la salle d’embarquement. Ziva, traînant derrière elle son énorme valise presque aussi lourde qu’elle, était tout à fait sereine. Il la suivit à travers les couloirs, sans lui demander si elle savait où elle allait. Elle était parfaitement sûre d’elle. Ils arrivèrent bien en avance devant la porte d’embarquement, ce que ne craignait Lenowe. Il prit un gobelet de café visiblement un peu trop dilué pour s’occuper pendant au moins cinq minutes.  
« Je vais vraiment me faire chier sans toi » dit-il à Ziva. Un « tu vas me manquer » aurait été légèrement trop convenant à son goût.  

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« Rassures-toi, tu ne seras certainement pas le seul ». Elle fixa un moment d’un œil distrait une file de gens qui embarquaient pour une destination inconnue, puis s’assit sur une des chaises en face de la grande baie vitrée qui donnait sur la piste d’embarquement. L’avion qu’elle entrevoyait au fond devait être le sien. Lenowe fit de même et expédia en deux gorgées son immonde café qu’il avait payé une fortune. Des voyageurs chargés à l’air plus ou moins heureux pour certains passaient devant eux sans qu’ils n’y fassent attention. Un couple en sandales et avec des chapeaux sur la tête, des sacs pleins à craquer sur le dos. Un homme d'affaires avec sa sacoche en cuir serrée contre lui. Un homme âgé avec une doudoune à la main. Une voix incompréhensible annonça dans les haut-parleurs que l’embarquement pour le vol à destination de New York était désormais ouvert. Elle se leva d’un coup et reprit ses deux sacs à main. Un petit groupe de personnes fit de même et s'agglutinèrent devant la porte.  
« C’est ici qu’on se dit au revoir » dit-elle calmement. La détresse de Lenowe se lisait dans ses yeux. Il ne pouvait pas insister et devait se rendre à l’évidence. Ziva ne laissait rien transparaître, mais elle aurait préféré pouvoir l’emmener avec elle aussi.  
Elle trottina jusqu’au guichet, son passe d’embarquement à la main, suivie de très près par Lenowe.  

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« On se reverra bientôt » lui dit-elle. Le genre de choses que ni l’un ni l’autre n’étaient en mesure de promettre.
« Je t’aime » souffla-t-il en déposant un baiser sur son front. Elle resta pantoise, pouvant compter sur les doigts de la main le nombre de fois où il avait prononcé ses mots. Les gens derrière eux s’impatientaient, alors Lenowe finit par faire demi-tour, sans se retourner ni attendre devant la baie vitrée de voir l’avion s’élancer sur la piste et décoller.  

La suite... Pas tout de suite, trois chapitres en deux semaines, il faut pas exagérer non plus. [Terminé] When Ice Burns - Page 3 2620358557

Dernière édition par Inata le 2017-03-12, 08:50, édité 1 fois

 
LadySquirrel
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J'ai appris le mot percluse aujourd'hui. [Terminé] When Ice Burns - Page 3 109637652
Une de tes images de ton premier chapitre ne s'affiche pas darling.

En tout cas un tas de choses s’enchaînent ! Je ne m'attendais pas à la mort de la maman, je pensais qu'on allait la rencontrer mais je trouve toujours aussi intéressant les réactions (ou plutôt ici non réaction) de tes personnages que ce soit dans les scènes du quotidien que dans les moments les plus tragiques. J'ai aussi aimé le second chapitre bien que tout les événements arrivent là aussi trèèès vite. C'est intéressant de voir la différence de réaction de Lenowe entre la mort de sa mère et le départ de Ziva.

 
Inata
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Chapitre 26

Spoiler :
"Lenowe, ça fait trois fois que je te demande si tu veux bien briefer l'équipe sur ce que tu as trouvé dans le téléphone de Martino. T'es sourd ou quoi?"
Il n'avait pas remarqué Elin qui se tenait dans l'encadrement de la porte depuis plusieurs minutes, alors qu'il fixait l'écran éteint de son ordinateur. Lenowe releva la tête et resta figé le temps que l'information remonte à son cerveau.  
"Ouais. Ouais, j'arrive. Je suis désolé, je pensais à autre chose."  
Il se leva de sa chaise à roulettes, l'envoyant buter dans l'étagère derrière, et passa devant Elin sans dire un mot, trainant des pieds jusqu'à la salle de réunion attenante. Son coéquipier lui emboîta le pas, le soupçonnant de s'être levé du pied gauche ou de ne pas avoir eu sa dose de caféine. Ou sûrement un mélange des deux.  
"Bon, qu'on fasse ça vite, comme ça tout le monde retourne bosser." Il avait laissé son bloc-notes sur son bureau, mais il ferait sans. Cinq ou six officiers étaient avachis sur leur chaise, une tasse à la main. L'un d'entre eux essaya de dissimuler les miettes de cookie qu'il avait semé sur la table.  
"J'ai épluché les messages du deuxième téléphone de Martino, celui que vous avez trouvé je sais pas où la semaine dernière. Andreas Martino avait une maîtresse. A en juger de ce que j'ai lu, j'ai appris deux choses: Martino aimait bien les trucs hardcore du genre qui impliquent fouets et sangles en cuir, et sa maîtresse avait aussi quelque chose à voir dans le trafic de fausses plaques. Enfin pas seulement de plaques, de drogue aussi. Par contre, je ne sais toujours pas qui est cette femme, ni pourquoi vous avez attendu que je revienne pour que je lise ça, vous pouvez vous démerder seuls, non ? Allez, retournez bosser, et trouvez-moi la bonne femme." Grogna Lenowe pour conclure. "Des questions?" Personne n'ouvrit la bouche, de peur de se faire incendier.
"Moi j'en ai une" reprit-il. Des nouvelles de ce qui a été trouvé dans la cabane de jardin de Martino?
-Rien, lieutenant, à part une mallette à outils contenant à peu près cinq mille dollars en petites coupures." La voix claire de l'officier Xia He Zhao, jeune recrue dont la hargne et la rigueur avaient interpellé Lenowe, s'éleva dans la salle. Il l'avait engueulée une ou deux fois, mais elle avait encaissé les coups et ne lui avait pas tenu tête, pas  comme un paquet d'autres de ses collègues qui n'avaient pas compris qu'il était inutile de protester quand il leur faisait des remarques.  
"Vous pouvez partir. Zhao, tu restes ici."  
La salle se vida en deux minutes. Seule resta Xia He, debout derrière sa chaise, les mains sur le dossier en plastique. Elle était étonnamment grande et ne faisait qu'une tête de moins que Lenowe.
"D'où viennent ces billets?  
-Impossible de savoir. Mais c'est obligé qu'ils aient quelque chose à voir avec le trafic de Martino, non?

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-Ouais. Merci. Tu peux y aller. Revenez me voir si vous en savez plus. "
Elin était resté dans un coin de la pièce, les bras croisés sur la poitrine, observant Lenowe. Il l'interpella lorsqu'il sortit de la pièce.
"Lenowe, tout va bien en ce moment?". Il était souvent grognon, acariâtre, agressif, voire insupportable, mais ça n'avait pas échappé à Elin que c'était devenu bien pire récemment. Lenowe lui-même l'avait remarqué; il savait parfaitement pourquoi.
"Pourquoi?" Il se rembrunit immédiatement, agacé par la question.
"Je ne sais pas. Tu es tout le temps sur les nerfs et tu as l'air... ailleurs. Viens, on va prendre un café de l'autre côté de la rue. C'est moi qui paie." Proposa Elin.
"Ouais, d'accord" marmonna-t-il. Lenowe commençait à en avoir assez de ces gens qui posaient trop de questions et qui se faisaient de manière plus ou moins sincère du souci pour lui. Il avait cinq minutes pour trouver un truc à raconter à Elin qu'il goberait, et il le laisserait tranquille.  

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Le serveur déposa les deux tasses sur la table et s'en alla. Elin avait attendu qu'ils soient confortablement installés et servis avant de discuter.  
"Qu'est-ce qui ne va pas? Ne me dis pas "Rien, rien" comme à ton habitude, je suis pas aussi con que j'en ai l'air."
Lenowe hésita et lui fit les yeux ronds. Elin était une simple bonne connaissance, un ami pas vraiment proche, et il tenait à faire la distinction entre ses collègues et ses amis. Mais il passait ses journées au travail avec lui depuis suffisamment longtemps pour lui faire un tant soit peu confiance. De toute manière, si Elin laissait fuiter quoi que ce soit, Lenowe saurait déjà ignorer tous les regards inquisiteurs tournés vers lui et les messes basses qui se taisaient immédiatement lorsqu’il entrait dans une pièce.  
"Elin. Est-ce que tu peux me promettre que cette discussion ne sortira pas d'ici?  
Elin fit oui d'un signe de la tête. Lenowe était tiraillé entre lui dire la vérité, ou lui raconter un semblant d'histoire plus ou moins vraisemblable. Il parla à voix basse, parce que le café était vide, ou bien parce qu'il se sentait mal à l'aise.  
"Ma... euh... copine est partie vivre à l'étranger et je le vis très mal. » Rien que le mot « copine » le rendait encore plus gêné.
-Ta... quoi?" Elin failli recracher la gorgée de café qu'il venait de prendre. "Je ne savais pas que... Je la connais?
-Oui. C'est l'ancienne assistante du légiste." Lenowe se mordit l'intérieur de la joue.
"La fois où je l'ai croisée chez toi, je pensais que c'était juste... Que ça n'était pas sérieux.

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"La preuve que si." Tout dépendant de ce qu'Elin entendait par "sérieux". Lenowe ne savait pas vraiment lui-même.
"Ça fait longtemps?  
-Depuis que tu es revenu de Floride... Après la fusillade en Caroline du Nord." Lenowe eut un flashback de l'embuscade dans laquelle Ziva et lui avaient été pris deux ans plus tôt. Heureusement pour eux, si tant était qu’il s’agissait de chance dans cette situation, le tireur était particulièrement médiocre. Ils n'en gardaient que des cicatrices que rien de plus qu’un t-shirt pouvait facilement dissimuler, et seuls eux deux en connaissaient l'existence et l’emplacement.  
"Ah ouais". Elin, qui jusque-là était resté confus, sembla avoir un éclair de génie. "A y réfléchir, ça ne me surprend pas." Lenowe baissa la tête et remua le contenu de sa tasse avec sa cuillère, essayant de faire fondre un carré de sucre imaginaire.  
"Bon, je comprends pourquoi tu fais la gueule maintenant.  
-Dépêche-toi de boire ton café, qu'on essaie de retrouver la maîtresse de Martino.". La conversation était close.  Elin n’eut pas l’air de vouloir en savoir plus. Il finit sa tasse en silence et ils retournèrent à leurs occupations habituelles.  
A leur retour, Salomée attendait assise derrière le bureau de Lenowe, tout à son aise, tapotant sur le trackpad de son ordinateur portable.

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"On a retrouvé la maîtresse de Martino. Ella Nelson. Mariée, sans enfants. Travaille dans une banque."
Lenowe ne prit pas la peine de la remercier.
"Déjà?" S'exclama-t-il. Si quelqu'un s'était attardé plus tôt sur le contenu du téléphone en son absence, ils l'auraient certainement retrouvée plus tôt.  
Elle se leva et lui montra la photo d'Ella Nelson, posant sur une plage, ses cheveux crépus cachés sous un bandana, ses lunettes de soleil sur le front. Elle avait l'air d'une femme parfaitement banale. Comme à peu près pas mal de gens à qui Lenowe était contraint de passer les menottes.
"Où habite-t-elle ? Demanda Elin
-Vers la gare de Twinbrook. Jimmy et je sais plus quel gars avec une moumoute sur la tête sont partis voir si elle était chez elle. Les banques ont des horaires à la con, mais je suppose qu’elle doit être au travail en ce moment.  
-Comment tu as réussi à l'identifier aussi vite?
-Madame étalait un peu trop sa vie sur les réseaux sociaux. Et j’ai d’autres moyens d’arriver à mes fins, moyens que je ne te révèlerai pas" sourit Salomée. Elle tourna les talons et repartit dans le couloir, se frayant un chemin sans regarder devant elle, son ordinateur toujours dans ses mains. Lenowe s'empressa de la rattraper et l'interpella.
"Est-ce que...
Elle s'arrêta au milieu du passage et haussa les sourcils, prête à l'écouter.  
"Non, rien. Retourne bosser."

Dans l’après-midi, Ella Nelson débarqua au poste et fut emmenée en salle d’interrogatoire. Lenowe était resté seul dans son bureau à remplir de la paperasse. Elin lui avait dit quelques heures plus tôt qu’il avait des affaires à régler, et qu’il reviendrait dans cinq minutes pour l’aider à finir cette corvée. Il n’était pas revenu, et Lenowe aurait parié que s’il était parti faire le tour du commissariat, il l’aurait retrouvé en train de discuter assis sur le coin du bureau de quelqu’un.  
Lorsqu’il se faufila dans la salle d’interrogatoire, Ella Nelson attendait patiemment sur sa chaise, les yeux tournés distraitement vers le mur. Lenowe se serait bien assis à côté pour l’aider à compter les briques. Elle ne prêta attention à lui qu’au moment où il prit l’autre chaise et s’installa de l’autre côté de la table.
La femme assise en face de lui ne ressemblait pas tellement à celle qu’il avait aperçue sur la photo. Sa peau d’ébène paraissait plus foncée et elle avait coupé ses cheveux courts ; son sweat gris et son visage démaquillé lui donnaient un air austère. Lenowe eut du mal à croire que c’était la même personne qui avait envoyé à Andreas Martino un bon paquet de messages à peine obscènes.
La suspecte leva ses yeux mordorés vers lui et resta silencieuse.

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« Pourquoi m’a-t-on amené ici ? » demanda-elle posément. Elle avait un accent particulier que Lenowe ne parvint pas à identifier. Il put seulement en déduire qu’elle n’était pas originaire du sud des États-Unis.  
« Andreas Martino, ce nom vous dit quelque chose ? 
-Oui. Enfin, je connais un peu sa femme. Elle travaille dans une boîte de comptabilité, ou quelque chose comme ça. J’ai travaillé une ou deux fois avec elle, mais c’est tout. » Son calme et son ton patient troublèrent Lenowe. Il avait appris à ses dépens à confondre les menteurs, mais soit cette femme était une experte en la matière, soit elle n’y était pour rien dans cette histoire. La deuxième hypothèse ne lui plaisait guère.  
« Je vous explique rapidement le problème : Andreas Martino a été assassiné. On a retrouvé un second portable caché chez lui. Apparemment, vous deux étiez... très copains. Vous m’expliquez ? »
Lenowe se leva de sa chaise et s’assit sur le coin de la table. Cette conversation n’était pas juste du bavardage, et il devait trouver un moyen subtil d’asseoir sa supériorité. Une ombre passa sur le visage d’Ella Nelson.
« Aux yeux de la loi, est-ce que l’adultère est un crime ?
-Non. Je ne crois pas. Mais vendre de la drogue et trafiquer des fausses plaques d’immatriculation, ça l’est. Et commettre un meurtre aussi. Ça j’en suis sûr.  
-Excusez-moi ? »
Il attrapa la chemise en carton qu’il avait posée par terre et en sortit la transcription des messages du portable de Martino. Il chercha la feuille barbouillée de surligneur fluo par ses soins et la posa délicatement devant elle.  
« Il y a deux choses. Vous auriez pu me raconter un seul énorme mensonge, et dire que vous n’aviez jamais entendu parler d’Andreas, impliquant donc que vous ignoriez aussi ce qui concernait vos petits trafics divers. Sauf que les deux ne vont pas l’un sans l’autre. »
Elle ne répondit pas, cherchant un argument pour se rattraper aux branches.  
« Je veux voir un avocat. »
Lenowe balança la chemise cartonnée sur la table et partit furieux de la pièce. Il retourna dans son bureau et n’adressa pas la parole à Elin qui avait fini par revenir.  
« Eh. Tu devrais rentrer chez toi. Ça fait un moment que tu es là. ».  
La veille, Lenowe était rentré chez lui avec certes la satisfaction de laisser le boulot de côté pour un court moment de répit, mais s’était rendu compte en se posant dans son salon qu’il s’emmerdait autant au travail que chez lui. La valise qu’il avait emmenée en Finlande était toujours étalée ouverte au milieu de sa chambre, et une généreuse douzaine de bouteilles de bière vides traînaient dans la cuisine aux placards vides, mais il n’avait aucune envie de les sortir. Vers une heure du matin, il était ressorti de chez lui et avait erré à travers les rues désertes, marchant jusqu’au commissariat dans l'air tiède et moite de la nuit, puis il était retourné à son bureau et s’était endormi sur le clavier de son ordinateur. En arrivant à l’aube, Elin l’avait trouvé avachi sur son bureau et en avait déduit qu’il avait passé la nuit ici.
« Ne reste pas seul dans ton coin à broyer du noir. Tu ne vas pas pouvoir continuer comme ça. ». Lenowe fut irrité par le ton compatissant d'Elin. Puis il fit rapidement le tour des personnes à qui il pourrait se livrer, même si l’idée l’insupportait. Certainement pas à Elin. Déballer ses affaires à un presque inconnu était impensable, presque autant que s’il s’était agi d’une personne connue. A Salomée non plus. Il ne la détestait pas, mais n’éprouvait aucune sympathie pour elle. Il avait immédiatement pensé à Jana, mais était à peu près sûr qu’elle n’avait même pas le temps de consulter son téléphone, et se dit aussi qu’elle n’en avait certainement rien à foutre, comme tout le monde. Il lui envoya un message au cas où, pour voir si elle répondrait. A sa grande surprise, elle lui apprit qu’elle avait la soirée de libre.  

Jana décrocha et le salua sur son habituel ton enjoué et insouciant. Tout allait toujours bien avec elle. Ou c’était plutôt une façade qu’elle s’était construite jusqu’à pouvoir tout dissimuler derrière. Lenowe n’avait jamais réussi à discerner ne serait-ce qu’une ombre des démons qu'elle faisait taire.  

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« Alors, comment tu vas ? Tu es revenu de vacances ? » Il devait lui avoir dit qu’il rentrait chez lui à un moment ou à un autre, mais avait omis de lui dire par la suite que les vacances s’étaient transformées en cauchemar.  
« Ouais, soupira-t-il. Ne m'en parle pas.
-Tu as l’air radieux ce soir, dit-elle, à peine sarcastique. Elle s’attendait à un « ta gueule » venu du cœur de sa part. Mais Lenowe ne l'insulta même pas.  
-Où es-tu en ce moment ?
-A Washington. La tournée est bientôt finie. Je retourne à Bridgeport la semaine prochaine. Enfin, je vais pouvoir retrouver mon canapé et mon frigo.
-Tu pourrais trouver un moyen de revenir faire un tour par Twinbrook ? »
Jana réfléchit un moment qui s’éternisa tellement que Lenowe crut que la communication avait été volontairement interrompue. Il ne savait pas pourquoi il lui avait soudain demandé de venir, alors qu’il n’y avait même pas pensé deux secondes plus tôt. Ils allaient boire jusqu’à en oublier leur nom, puis le lendemain, Jana repartirait et il regretterait amèrement sa décision.  
« Je... Ça pourrait éventuellement se faire. Je ne sais pas. Je te manque tant que ça ? Plaisanta-t-elle
-Non, écoute... Ziva a déménagé en Angleterre, et moi je me retrouve tout seul comme un con.  
-Attends, comment ça elle a déménagé ? Tu... vous avez rompu ?
-Non. Enfin je crois pas, soupira-t-il à nouveau.
-Tu n’as pas un truc appelé un téléphone ou un autre truc encore plus fantastique qui s’appelle Skype ?
-Elle n’a pas le temps. » C’est ce qu’elle lui avait dit, et il ne la croyait qu’à quatre-vingt-dix-neuf pourcents.
-Tu veux que je t’apporte un pot de glace et un film à la con et que je te fasse une petite manucure pour te remonter le moral ? » Même s’il lui donnait de l’argent pour le faire, elle ne le ferait pas. Question de dignité.  
« Bordel Jana, ferme-la » râla Lenowe. Jana commença à rire et ne reprit son sérieux que lorsqu’une voix en arrière-plan exigea poliment qu’elle arrête. Il aurait parié sur Blackie.  
« Bon, d’accord, je vais changer mon programme et revenir te voir à la place de rentrer à la maison. Tu veux que je prenne Daven avec moi ? Vous deux allez bien vous entendre. » Elle éloigna son téléphone et hurla quelque chose que Lenowe ne comprit pas, puis revint à lui.
« Je passerai la semaine prochaine. Mais Daven ne veut pas venir. Ça sera juste tous les deux.  
-Merci Jana, marmonna-t-il.  
-Pour une fois que je te sers à quelque chose, je suis contente. » Il entendit à nouveau une voix parler en arrière-plan. A chaque fois qu'il lui téléphonait, quelqu'un l'interrompait au bout de cinq minutes.
« Je suis désolée, je dois te laisser. A la prochaine. »  
Lenowe eut à peine le temps de lui rendre ses salutations qu’elle suspendit l’appel. Il se rendit compte en relevant la tête qu’Elin était déjà parti et que le bureau d’en face était lui aussi vide. Il se dit qu’il devrait peut-être rentrer, pas qu’il en eut spécialement envie, mais son canapé ou son lit seraient un endroit un peu plus confortable pour se morfondre. S’installant au volant de sa voiture, il s’aperçut que ça n’était pas l’absence de Ziva qui le faisait partir en vrille, et que ça n’était pas non plus elle qui l’en avait empêché, mais qu’en réalité, tout était sur le point de subrepticement se casser la gueule depuis longtemps, et qu’il l’avait ignoré, mis en arrière-plan. La voir revenir n’aurait pas miraculeusement réglé le problème.  
Lenowe sursauta lorsqu’on frappa à la vitre. Il lui fallut quelques secondes de réflexion avant de comprendre qu’il s’agissait de l’officier Zhao, et il baissa la fenêtre.
« Vous allez bien, lieutenant ? Lui demanda-t-elle
-Oui, mentit-il. Juste un peu fatigué.  
-Vous trouveriez ça déplacé si je vous invitais prendre un verre ?
-Non, mais je suis désolé, ça sera peut-être pour une prochaine fois. Bonne soirée, Zhao. » Ziva n’aurait montré aucun signe de jalousie s’il l’avait fait et si elle avait été au courant. Mais il n’avait aucune envie de parler avec l’officier. Encore moins de se faire draguer par elle et d’avoir à lui dire avec courtoisie et tact qu’il n’était pas intéressé.  
« D’accord. Bonne soirée à vous aussi. » Il remonta la vitre et démarra avant de filer vers la sortie.

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LadySquirrel
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Oh mais alors Zhao fait partie du récit ! C'est couillon mais dès que je l'ai vu, je me suis dit qu'elle allait le draguer. [Terminé] When Ice Burns - Page 3 1491891232

Une suite toujours d'aussi bonne qualité.

 
Inata
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En général mes Sims finissent tous à un moment ou à un autre par faire les figurants. [Terminé] When Ice Burns - Page 3 2620358557

Chapitre 27

Spoiler :
Une sonnerie criarde et agaçante lui fit savoir que quelqu’un souhaitait passer un appel vidéo avec elle. Une photo miniature de Salomée faisant une atroce grimace s’affichait dans un coin de l’écran en clignotant. C’était dimanche soir à Londres – c’était juste le début de l’après-midi de l’autre côté de l’Atlantique. Avant, les jours de la semaine n’avaient pour dire aucune importance. La notion de week-end avait cessé d’exister pour Ziva. Maintenant, elle était revenue à elle et le dimanche soir était un moment inexplicablement déprimant, encore plus déprimant que quand elle était encore étudiante et qu'elle n'avait rien fait du week-end. Elle appuya sur l’icône qui insistait et attendit deux secondes que la connexion s’établisse ; la dernière fois qu’elle avait échangé avec elle, c’était pour lui dire qu’elle était arrivée et installée, trois semaines auparavant. Depuis, Ziva n’avait pas eu le temps, et le décalage horaire ne facilitait pas les choses était au travail lorsqu’elle était libre – même si la voir discuter avec elle sur son temps de travail n’aurait pas été chose étonnante.  était au travail lorsqu’elle était libre – même si la voir discuter avec elle sur son temps de travail n’aurait pas été chose étonnante.  était au travail lorsqu’elle était libre – même si la voir discuter avec elle sur son temps de travail n’aurait pas été chose étonnante.  
L’image pixellisée de Salomée surgit soudainement, puis devint plus nette. Ziva reconnut en arrière-plan la cuisine peinte en bleu turquoise de sa meilleure amie, avec une étagère qui semblait toujours sur le point de s'écrouler et une chaise qui servait de rangement pour sacs dans un coin.  
« Comment vas-tu, ma chère ? Est-ce qu’il pleut chez toi ? » lui demanda-t-elle en français avec un ridicule accent supposé être britannique.  

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« Non, il ne pleut pas. Enfin, ça a arrêté de pleuvoir, sourit-elle
-J’ai une surprise pour toi. » Salomée fit tourner l’ordinateur sur la table, et Lenowe apparut à l’écran. Apercevant  Ziva, il lui accorda un semblant de sourire.
« Oh ». Elle ne lui avait pas parlé à lui non plus, et comme à Salomée, ne lui avait seulement envoyé quelques messages et une quantité non négligeable de photos de nourriture.  
« Alors, tout va bien ? Ton nouveau travail est comment ? Et la bouffe ? » Ziva était sûre que Salomée allait l’assommer avec ses questions. Ziva lui montra le pot de glace à la fraise déjà bien entamé qu’elle mangeait à la petite cuillère en guise de réponse.

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« C’est bizarre de retourner à l’université, mais pas en tant qu’étudiant. Sinon, c’est super. » Lenowe sentit immédiatement que son « c’est super » dissimulait en réalité son incertitude et son manque de conviction. Elle paraissait contente, mais pas totalement satisfaite.  
« Et toi, comment tu vas ? » lui redemanda Salomée. Lenowe ne disait rien, et ne faisait que regarder la cuisine autour de lui.  
« A vrai dire… Pas très bien. Je ne pensais pas que le changement de climat me foutrait en l’air comme ça. Mais c’est rien, ça va passer. Le pot de glace est là pour ça. » Salomée n’avait pas remarqué, peut-être à cause de la qualité médiocre de l’image, ses traits tirés et les cernes qui noircissaient ses yeux. Ensuite, aucun des trois ne sut quoi dire. Quand même ils se voyaient tous les jours, ils avaient toujours une anecdote à proposer. Là, il y avait tellement de choses à dire que c’était comme impossible de s’en souvenir.  Ziva continua à manger sa glace assise sur son lit, un plaid sur les genoux.
Ni Salomée ni Lenowe n’osaient lui parler, gênés par la présence de l’autre. Ziva avait deviné que c’était Salomée qui avait insisté pour que Lenowe vienne, et il ne l’avait fait que pour Ziva. Salomée et Lenowe ne s’étaient jamais vraiment entendus. Au débit, elle avait bien essayé d’user de ses charmes tous relatifs sur le nouvel arrivant à l’accent exotique, avant qu’il ne lui fasse comprendre qu’il était inutile de même essayer. Puis Salomée s’était lassée.  
« Est-ce que tu comptes revenir pour Noël ? » lui demanda Salomée. Ziva ne réfléchit pas deux secondes avant de répondre.
« Non. Est-ce que toi tu comptes venir me voir ? Ta sœur habite toujours quelque part en Angleterre ?  
-Elle est retournée à la maison. Oh, je ne sais pas. Peut-être si tu me paies le billet d’avion.  
-Salomée, tu sais comme je t’adore, mais tu peux aller te faire foutre pour le billet d'avion. » Ziva restait focalisée sur Lenowe, qui ne bougeait pas dans le coin de l’écran, comme si l’image avait été mise sur pause.
« Et à lui, tu lui paierais ? Rappliqua-t-elle en montrant Lenowe du doigt. Il tourna la tête vers Salomée, interloqué. Il n’avait rien suivi à leur échange.
-Il sait se démerder, je crois.
-Je suis vexée, bougonna Salomée en rattachant ses cheveux.
-Vous pouvez venir quand vous voulez. » Ou plutôt, quand ils le pourraient. Ziva se souvint de toutes les fois où elle avait promis à des amis étrangers qu’elle viendrait les voir chez eux. Elle ne l’avait jamais fait, par manque de temps, ou d’argent, se disant toujours « on verra l’an prochain » et maintenant, c’était elle qui était dans cette position.  

Le portable de Salomée sonna, et elle partit dans le salon répondre à l’appel.
« Je te jure que si je le pouvais, je viendrais immédiatement te rejoindre » dit Lenowe, dépité, sans regarder l’écran en face.
« Je sais, Lenowe.
-Je dois m’excuser. M’excuser de t’avoir laissé si longtemps sans nouvelles. Je sais réellement ce que ça fait, maintenant.
-Non, non, tu sais, tu n’es pas obligé de me raconter des conneries juste pour me faire plaisir. » Sur l’instant, il ne sut pas si elle était ironique ou si elle lui faisait des reproches.  
« Tu me manques. Réellement. Sans toi, je me sens encore moins à ma place ici. » Il ne s’était jamais fait non plus aux différences entre les européens et les américains. Même si elle avait passé bien plus de temps aux États-Unis que lui, elle n’était officiellement américaine que parce qu’un morceau de papier l’indiquait.  
« Je ne reviendrai pas ici. » Ziva était catégorique, sans remords. Ce qu’elle sous entendait, c’était qu’il pouvait soit venir à elle, soit faire sans elle. Salomée revint dans la cuisine, et Lenowe changea de sujet de conversation, avec une pointe de fierté dans la voix.  
« On a finalement chopé l’assassin de Martino. C’était un crime crapuleux, qui avait bien à voir avec le trafic de fausses plaques, entre autres. Le téléphone trouvé chez lui nous a permis d’obtenir des noms, dont celui de la maîtresse de Martino qui dirigeait son petit business de trafics en tous genres, et elle nous a menés à une vieille grange abandonnée où on a pu trouver des voitures volées, un paquet de fric et des flingues. Tout le réseau a été démantelé, et grâce à toi qui a fait identifier ceux à qui appartenaient les yeux dans les bocaux, on a en même temps résolu plusieurs affaires de disparition qui remontaient à presque dix ans pour l’une d’entre elles. Martino aurait été tué pour avoir décidé à un moment d'arrêter de collaborer à la fabrication des fausses plaques, et c'est mal passé. En ce qui concerne la maîtresse, ça, on ne l’a pas dit à sa femme. » Cette fois, Ziva ne regretta pas de ne pas avoir été là pour assister à la conclusion de l’enquête. Entamer un travail et ne jamais le voir abouti était peu satisfaisant. Voir les enquêtes avancer petit à petit et s’intensifier au fur et à mesure que l’étau se resserrait, c’était ce qui lui manquait vraiment. Elle avait toujours l’impression de s’ennuyer sans parvenir à trouver de quoi s’épanouir, mais ne se le serait jamais avoué à elle-même.

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« Je suis désolée Ziva, mais je vais devoir le mettre à la porte, annonça Salomée. Le travail m’appelle. A bientôt. »

Sinon, j'ai fini l'écriture de l'histoire, il ne me reste que d'éventuelles corrections à ajouter. Les futurs chapitres pourraient bien être les derniers. sourcil2

 
LadySquirrel
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Oh, je trouve en soit que c'est une bonne chose que tu aies fini l'écriture, ça veut dire qu'on va pouvoir lire l'histoire jusqu'au bout je trouve ça cool en un sens !

Une fois encore j'aime voir Lenowe un tout petit peu plus fragile, ça part jamais dans le mélo mais ça emmène quelque chose de plus humain chez lui (façon de parler). J'avoue juste regretter un tout petit peu de voir la conclusion de l'enquête arriver un peu comme ça mais c'est ton style de narration et je pense que ces derniers temps c'est pas sur cette partie de l'intrigue que tu avais le plus envie de te focaliser.

Par contre :

Depuis, Ziva n’avait pas eu le temps, et le décalage horaire ne facilitait pas les choses était au travail lorsqu’elle était libre – même si la voir discuter avec elle sur son temps de travail n’aurait pas été chose étonnante.  était au travail lorsqu’elle était libre – même si la voir discuter avec elle sur son temps de travail n’aurait pas été chose étonnante.  était au travail lorsqu’elle était libre – même si la voir discuter avec elle sur son temps de travail n’aurait pas été chose étonnante.  
C'est fait exprès la répétition ? [Terminé] When Ice Burns - Page 3 109637652

Il y a aussi un micro faute : "Au débit"

 
Inata
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S'il y a bien une chose à laquelle je tiens, c'est aller jusqu'au bout. C'est frustrant, comme pour les lecteurs que pour moi, de commencer quelque chose sans en voir la fin.

(Oh non, la répétition n'est pas faire exprès! J'ai juste quelques problèmes avec OneDrive qui fait n'importe quoi.)

 
Inata
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Chapitre 28

Spoiler :
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Un étudiant, l’air à peine sorti de l’adolescence alors qu’il avait déjà bien entamé sa vingtaine, le visage couturé de cicatrices d'acné et trois poils sur le menton, s’approcha du bureau en bas de l’amphithéâtre qui s’était vidé en une fraction de seconde. La pause déjeuner n’attendait pas
« Non, je suis désolée, mais je ne peux pas arrondir cette note et la faire passer de 4 à 10. Vous vous êtes raté, c’est comme ça, ça arrive. » Il insista encore et la supplia de faire quelque chose. "Et il n'y aura pas de rattrapages cette fois" rétorqua-t-elle. La petite femme brune se retourna vers son étudiant et lui rendit sa dissertation barbouillée de rouge. Son accent traînant du sud des États-Unis s’opposait comiquement à l’accent typique de Londres du jeune homme, qui s’éloigna, la mine déconfite, en se disant qu’il se consolerait peut-être avec une assiette de frites. La professeure s’occupa d’éteindre son ordinateur, et quand elle se retourna à nouveau, se trouva nez à nez avec un géant blond décoiffé, une veste en cuir râpée sur le dos, qui avait descendu sans un bruit les escaliers jusqu’en bas. Elle leva la tête et croisa son regard polaire et hermétique qui la toisait.

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« Lenowe… Qu’est-ce que… » Hoqueta-t-elle. Elle resta bouche bée.
Il était arrivé depuis une dizaine de minutes, et l’avait discrètement observée, debout derrière les étudiants du dernier rang qui n'écoutaient rien au cours. Au début, il avait cru s’être trompé d’endroit, se disant tout de même qu'il n'aurait pas apprécié avoir cette femme comme professeur, puis avait reconnu sa voix. Elle avait changé de couleur de cheveux, et était presque méconnaissable. La chevelure d’un grenat flamboyant qu’il n’avait jamais imaginée autrement était maintenant couleur cannelle. Elle ne ressemblait plus à la même personne, et il se sentit désappointé.
« Bonjour Ziva. Moi aussi je suis content de te voir. »
Prise au dépourvu, elle ne sut quoi dire. Il lui laissa prendre son temps, patientant les bras croisés sur la poitrine.
"Comment as-tu trouvé où j'étais?" L'interrogea-t-elle. C'était la question qui lui paraissait la plus pertinente sur le moment.
"J'ai tapé ton nom dans Google. Je ne sais pas si c'est toi qui a choisi la photo sur ta page de présentation, mais elle est affreuse.
-Je suis censée avoir une réunion cet après-midi. Mais au final, c’est pas important. » Elle balança ses affaires dans son sac et descendit de l'estrade. Elle le traîna à travers les couloirs dans lesquels il s’était perdu à l’aller, attirant les regards curieux d'un ou deux de ses collègues, et jusqu’à la station de métro la plus proche où ils attendirent le prochain train sur le quai vide et poussiéreux. Lenowe n’avait de Londres qu’une très lointaine réminiscence  d'un voyage organisé par son lycée, et les souvenirs en question n’étaient pas glorieux. Il ne savait même plus si cette histoire d'un gars de sa classe qu'il avait malencontreusement fait tomber dans la Tamise après s'être bourré la gueule était réellement arrivée ou si c'étaient des conneries. Toujours est-il qu'il se souvenait par contre parfaitement de la cuite monumentale qu'il avait prise.

Ils n’échangèrent aucun mot jusqu’à ce que, un quart d’heure plus tard, elle le fasse entrer dans un immeuble quasiment neuf juste au bord de la Tamise. Le soleil s’affirmait timidement derrière les nuages, se reflétant dans les fenêtres des buildings, mais le vent glacial n’invitait pas à traîner dehors.
« Ce n’est pas mon appartement. Sa propriétaire est une prof elle aussi, partie pour un ou deux ans je ne sais plus où. Elle me le prête pour une bouchée de pain. » Lenowe le comprit immédiatement en entrant après elle ; la décoration ne correspondait pas vraiment à sa nouvelle locataire. Trop coloré, trop soigné, une capiteuse odeur d'encens flottant dans l'air, et un peu trop féminin aussi, quoique très confortable, avec une vue sur la rivière et le reste de la ville à couper le souffle; il n'osa même pas penser au prix du loyer, qu'elle n'aurait autrement pas pu se permettre. Ziva ne lui proposa même pas de s’asseoir et commença à préparer à manger. Lui n'avait pas faim. Peut-être parce qu'il ne se sentait absolument pas détendu, ni à l'aise. Ou plutôt parce qu'il avait bien profité du petit déjeuner buffet de l'hôtel.  
« Parle » lui ordonna-t-elle en sortant un couteau qui parut soudain menaçant dans sa main, et une planche à découper du lave-vaisselle.  
« Je suis arrivé hier. J’ai pris une chambre d’hôtel à côté de je ne sais plus quel musée.  
-Non, c’est pas ça que je veux savoir. Pourquoi est-ce que tu débarques comme ça, à l’improviste ? » Lui demanda-t-elle, la tête dans le réfrigérateur. Sa question n'avait rien du reproche.  
« J’ai démissionné, rendu mon appartement à Twinbrook et vendu ma voiture.
-Non, arrête tes conneries.
-Je suis sérieux.  
-Tu te fous de moi. » Il passa derrière le comptoir de la cuisine et posa ses mains sur ses épaules. Elle tressaillit imperceptiblement.  

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« Non. Je vais peut-être le regretter, mais je l’ai fait. » Il aurait été, fut un temps, le dernier au monde à tout plaquer pour une femme, après qu'il se soit prouvé à lui-même qu'il ne pouvait réellement compter que sur lui-même - et encore. Ziva ne se rendait pas compte de l’emprise qu’elle avait sur lui. Quand bien même elle l'aurait su, elle n'aurait pas cherché à se jouer de lui.
Elle ne fit pas de commentaire sur ce qu’il venait de lui annoncer.
« Viens m’aider à faire à manger. »

Lenowe déposa la casserole de riz sur la table et jeta un steak dans leurs assiettes respectives. Il observa Ziva. Il ne s’était pas remis de voir ses cheveux d’une couleur différente, qui n’avait pas grand-chose à voir avec sa couleur naturelle dont il avait une vague idée.  
« Qu’est-ce qu’il y a ? lui demanda-t-elle cette sur le ton du reproche et non de l’inquiétude ou du souci.
-Rien.  Comment tu vas ?" Il baissa les yeux.

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"Je vais bien. Rien à dire. Et toi ? » Il n’en avait aucune idée.
« Je ne sais pas vraiment. Mais tu es là maintenant.
-Pitié, arrête tes niaiseries. Mange, ça t’empêchera de parler. »  
Finalement, c’était toujours la même femme. Pas besoin de se poser la question plus longtemps.
Lenowe finit sa part de tarte au chocolat et vint s’asseoir à côté de Ziva. Il ne supportait pas de manger face à elle. La confrontation était trop frontale.
« Ce gâteau est trop bon pour que ce soit toi qui l’ait fait." Il ne se souvenait que trop bien de la fois où elle s'était essayée à la pâtisserie, et le résultat avait été un gâteau à l'allure douteuse avec un sale arrière goût de carbonisé.
-Je me suis engueulée avec une collègue, et elle m’a donné un gâteau pour se faire pardonner. J’ai cru qu’elle m’avait fait une saloperie et que son gâteau était dégueulasse. En fait, non.  
-Tu devrais t’engueuler avec elle plus souvent. » Pour la première fois depuis qu’il était arrivé, elle sourit sincèrement.
« Raconte-moi, ton nouveau boulot, tout ça.  
-Je donne des conférences, je corrige des copies, il m’est aussi arrivé de collaborer avec la police. Voilà. » Elle n’avait pas envie de faire la conversation, même s’ils n'avaient pas eu de véritable discussion depuis des semaines. N’importe qui d’autre qu’eux aurait trouvé ça insoutenable, mais pas eux. Ziva réussit à lui faire parler de la dernière enquête sur laquelle il avait travaillé – rien de bien palpitant, ce qui l’avait poussé à rendre définitivement son insigne et son arme -  puis de sa sœur, qui, elle l’apprit, avait coupé les ponts avec lui parce qu’Elisha l’avait trouvé odieux suite au décès de leur mère, et avait déménagé au Canada avec sa fiancée. Il ne dit rien de Salomée qui était désormais la seule restée à Twinbrook, mais qui n’avait nullement l’intention d’aller où que ce soit. Deux heures plus tard, ils étaient toujours assis à la même place, et Lenowe commençait à avoir des fourmis dans les jambes. Ils avaient arrêté de discuter depuis un petit moment, et l’appartement était redevenu silencieux. Même les bruit de la ville ne parvenait pas jusqu’à eux. Ziva jouait du bout du doigt avec deux grains de riz qui s’étaient perdus sur la table. Il posa sa main contre la sienne. Elle contempla les doigts longilignes, puis releva la tête et croisa le bleu boréal de ses yeux, qui ne laissaient rien paraître. Lenowe posa son autre main sur l’épaule de Ziva, qu’il saisit fermement, et approcha craintivement son visage du sien. Elle prit l’initiative de faire ce qu’il n’osait pas ; elle l’embrassa avec avidité, sur le point de lâcher prise, avant de le repousser soudainement, le laissant consterné et frustré.
« Je ne sais pas... je... ne... marmotta-t-elle
-De quoi ? » Il fronça les sourcils. Elle en avait déduit que s’il avait tout laissé tomber et qu’il était venu à elle avec rien de plus qu’un compte en banque relativement plein, c’est qu’il avait l’intention de lui demander de s’installer avec elle. Et sa réponse serait non. Pas même un « je ne suis pas prête ». Elle ne le serait jamais. Elle n'avait eu qu'une seule relation sérieuse auparavant, avec un autre étudiant de sa promotion. Pendant presque deux ans, elle n'avait que fait semblant. Fait semblant d'apprécier les bouquets de fleurs, les balades à la plage les week-ends romantiques à La Nouvelle Orléans, les dîners en tête à tête. Fait semblant de se montrer attentionnée. Elle s'était forcée à se comporter comme elle se croyait obligée de le faire. Jusqu'à ce qu'elle se rende compte qu'elle n'avait jamais ressenti quoique ce soit pour lui, et qu'il commence à suggérer qu'ils emménagent ensemble. Et elle avait tout coupé court. Pendant un moment, elle s'en était voulu d'avoir été malhonnête avec lui. Puis elle avait décidé qu'obtenir son doctorat était plus important, et fait une croix sur tout ce qui avait attrait au plan relationnel.  
« Qu’est-ce que tu comptes faire, maintenant que tu es ici ? Demanda-t-elle.
-Je n’en sais rien. » Lenowe fit non de la tête et mis ses mains sur ses épaules. Il crut un instant qu’elle allait le mordre, puis elle tourna la tête et fixa le parquet en chêne.  
« Est-ce que ça a un sens ? demanda-t-elle . La question n’était pas particulièrement adressée à Lenowe. Il lui redemanda ce qu'elle entendait par là.  
-Toi et...moi » souffla-t-elle. Ce genre de conversations absurde et niais au possible lui donnait envie de se jeter par la fenêtre.
« Ça n’en a jamais eu, et ça n’en aura pas. Je ne me suis jamais projeté dans quoi que ce soit. Toi non plus. Alors continuons comme ça, si c’est ça ton problème. Moi je m'en fous."
Sa main glacée s'insinua dans le col de son gros pull irlandais en laine noire; il devinait sous ses doigts la cicatrice qui courait sur le haut de sa clavicule, à quelques centimètres de la carotide. Elle releva la tête, l'air blasé, et le toisa, les lèvres pincées. Il la sentait crispée, nouée, plus qu'avant, et il doutait que sa présence seule en soit la cause.  
"Eh, détends-toi un peu" lui chuchota-t-il en lui massant doucement les épaules. Elle ferma les yeux et se concentra sur le mouvement de chacune de ses phalanges qui lui broyaient le haut des omoplates. Transie, elle cessa de bouger, et resta légèrement penchée en avant. Lenowe posa son menton sur sa tête.
"Tu m'as tellement manqué..." Murmura-t-il. Elle ne répondit pas, amorphe, puis après une quinzaine de secondes, se recula dans le fond de sa chaise, levant ses yeux mi-clos vers lui. Son calme n'était qu'une apparence; il devinait à ses mâchoires serrées et sa lèvre inférieure qui ne cessait de tressauter et qu'il fixait avec insistance qu'elle prenait sur elle pour se retenir de lui brailler un "Mais putain, tu vas faire ça pendant longtemps?"
Une voiture de police aux sirènes hurlantes passa soudain dans la rue en contrebas et les fit sursauter. Puis ils revinrent à leur mutisme. Lenowe resta la bouche entrouverte, le regard dans le vide. Ziva soupira d'agacement et prit son visage entre ses mains, le forçant à la regarder droit dans les yeux.
"Quel est ton problème? Lui demanda-t-elle sur un ton qui ne lui donnait guère la possibilité de ne pas répondre. Elle était déroutée par son comportement, comme s'il osait à peine lui parler ou la toucher, ou qu'il attendait quelque chose qui ne se présenterait pas comme prévu.  
"Il n'y en a pas" assura-t-il. Son accent qui réapparaissait sournoisement et son regard fuyant le trahissaient toujours lorsqu'il était déstabilisé. Elle rapprocha son visage du sien et appuya l'arête de son nez contre la sienne.  
"Je ne te crois pas. Mais c'est pas grave". Elle sentait son souffle irrégulier balayer ses joues et son rythme cardiaque augmenter en même temps que le sien.
"Je sais ce que tu attends. Vas-y. Fais-le." Murmura-t-elle d'une voix plus grave que d'habitude. Lenowe passa sa main dans la chevelure cuivrée de Ziva et inspira profondément, fermant les yeux, puis après un moment de ce qu'elle perçut comme de l'hésitation, joint ses lèvres aux siennes et l'embrassa presque avec violence, comme il l'avait rarement fait. Elle l'encouragea à continuer de plus belle jusqu'à ce qu'il la lâche, le souffle coupé.  Il se rendit compte au goût douceâtre et métallique remplissant sa bouche qu'elle l'avait mordu. Intentionnellement.  
"Wow, s'exclama-t-elle. Tu n'avais pas besoin de faire l'effarouché, ni de te comporter comme ça."  
Cette fois encore, il ne savait pas si c'était un reproche de sa part. Il lui semblait bien que oui.  
"Je..." Il ouvrit la bouche, essaya de trouver quelque chose à lui répondre, mais avant qu'il ne put dire un seul mot de plus, elle lui proposa avec grande subtilité d'aller visiter la chambre.  

Le soleil avait disparu derrière l'immeuble voisin, plongeant l'appartement dans la pénombre. Se tenant dévêtue dans l'embrasure de la porte, elle contemplait ses cheveux flavescents étalés sur l'oreiller noir et le serpent Jörmundgandr dans son dos qui semblait la fixer, dont seule la tête dépassait du drap froissé dans lequel il s'était enroulé. Elle traversa la chambre, le bruit de ses pas sur le parquet étouffé par le tapis qui occupait presque toute la surface de la pièce, et retourna dans le lit.  
"Qu'est-ce que tu comptes faire maintenant? lui demanda Ziva

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-Rester ici dans ce lit et... peut-être remettre ce qu'on a fait tout à l'heure, sourit Lenowe
-Ouais, bonne idée. Mais non. Je veux dire... après.
-J'en sais rien, je verrai plus tard, grogna-t-il.  
-Je devais aller acheter à manger" dit-elle en se relevant brusquement. "Viens, on va faire un tour dehors.
-Quoi? Non, reste ici..." Il essaya de l'empêcher de partir en la retenant par le bras, mais elle se libéra quand même et lui balança son sweat qui traînait par terre.
"Allez, débout."
Elle réussit à le tirer dehors, et ils marchèrent sans but sur les bords de la Tamise après que Lenowe l'ait convaincue de commander à manger ou de trouver un petit restaurant indien plutôt que de prendre la peine de préparer le repas. Le vent était glacial et la lumière blanche qui filtrait à travers les nuages était aveuglante. A cette heure, et en plein milieu de la semaine, ils ne croisèrent que quelques courageux faisant leur séance de sport quotidienne au milieu de la ville polluée ou des adolescents en uniforme sortant de cours.
"Jana m'a invitée à son concert l'autre jour, quand son groupe est passé par ici" dit machinalement Ziva. "Ils en ont fait du chemin depuis la fois où on l'avait vue à Bridgeport.
-Je te déteste." La taquina t-il. Puis il se remémora la semaine qu'il avait passée avec elle à Bridgeport, la première fois qu'ils avaient réellement passé plus d'une journée tous les deux. L'histoire avait plutôt mal terminé, comme à chaque fois... mais celle-ci avait été conclue par une tentative de meurtre et une douloureuse rencontre avec deux femmes à qui il n'aurait jamais dû parler, ce qui les aurait empêchées d'atterrir dans son lit.  
"Jusqu'où tu as l'intention d'aller?" Lui demanda-t-il, les mains dans les poches.  
"Il y a un parc à Battersea, pas très loin." Il n'avait jamais douté de son sens aiguisé de l'orientation, mais en ce qui concernait son évaluation des distances, c'était une autre histoire. Par "pas très loin", elle pouvait vouloir dire quelques centaines de mètres comme deux kilomètres.

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Au bout d'un moment, elle s'arrêta net et s'assit sur un parapet en soufflant bruyamment.
"J'en ai marre de marcher" renâcla-t-elle pour se justifier, observant l'eau défiler lentement derrière elle. Lenowe ne dit rien, les bras croisés, et regarda nerveusement de gauche à droite. Sur l'autre rive, il n'y avait que des arbres verdoyants, derrière lesquels se cachaient de ravissantes maisons géorgiennes en brique rouge et aux fenêtres blanches. Le parc était quasiment désert, et les bruits de la ville ne semblaient être qu'un bourdonnement lointain, masqué par le bruissement du vent dans les feuilles et les piaillements sporadiques d'un oiseau qui passait par là.  
Il commença à piétiner sur place, se balançant d'un côté à un autre. Ziva n'y prêta pas attention.  
"Ziva?"  
Elle leva la tête, interpellée par son intonation étranglée. Il prononçait toujours son prénom d'une façon étrange, comme s'il mettait un c à la place du z, mais ça n'était pas ça qui la perturbait.  
"Je... Uh..." Balbutia-t-il en regardant son pied droit jouer avec un caillou, toujours les mains enfoncées dans les poches de sa veste.  
"Oui?" Bâilla-t-elle.  
Il se baissa et s'assit juste à côté d'elle, et prit sa main froide et rêche dans la sienne, tout aussi glacée et moite. Elle fut surprise par ce geste tout à fait inhabituel venant de lui, et remarqua qu'il tremblait presque imperceptiblement. Interloquée, elle tourna la tête vers lui. Les lacets de ses chaussures n'avaient pourtant rien de particulièrement fascinant. Un vélo passa devant eux. A en juger par le regard que le cycliste leur jeta, il devait leur trouver quelque chose de pathétique. Lenowe regarda furtivement autour de lui. Il n'y avait toujours personne.  
"Je voudrais savoir quelque chose..." A l'entendre parler, Ziva eut l'impression qu'il n'avait jamais passé ses quinze dernières années à imiter plus ou moins parfaitement la façon de parler de ses nouveaux concitoyens. Elle fronça involontairement les sourcils, voyant le trouble arriver, comme quand quelqu'un lui demandait un service derrière lequel tout et n'importe quoi pouvait se cacher.  
"Vas-y, pose ta question." Elle détestait quand il commençait à tourner autour du pot. Il se tourna vers elle, sans vraiment la regarder en face. Le rayon de soleil qui lui tombait dessus et l'éblouissait rendait ses yeux presque translucides, deux glaçons brûlants dont il était impossible de se détacher.  
"J'ai quelque chose pour toi" dit-il en explorant les tréfonds de sa poche. Il n'a pas intérêt à jouer aux devinettes, pensa-t-elle.  
"Jävla skrin!" Brailla-t-il. Ennuyée, elle baissa les yeux et le vit se battre avec un objet qu'il dissimulait entre ses mains et qu'il n'arrivait visiblement pas à ouvrir.  
"Ziva Hendrickson Lenoir..." Commença-t-il sans aucune conviction. Ziva, médusée, dut se retenir de rire quand il ouvrit l'écrin noir qu'il avait enfin réussir à ouvrir.
"...veux-tu devenir ma femme?"
Elle ne regarda même pas la bague sur le coussin de velours, un anneau en or jaune surmonté d'une pierre d'ambre de la Baltique entourée de minuscules diamants, parfaitement assortie à ses mains fines et dorées. Attendant sa réaction, il blêmit, et regretta immédiatement ce qu'il venait de faire. Il avait déjà été marié, et parmi toutes les mauvaises idées qu'il avait eues, celle-ci avait été l'une des pires. A la différence près qu'il ne voulait pas que cette femme-ci se volatiliser. Il ne voulait pas l'attraper, la posséder, mais établir un lien indéfectible entre eux lui donnerait au moins l'illusion qu’elle resterait à ses côtés.

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Le bruit de la boîte que Ziva referma d'un coup sec et repoussa vers lui se découpa nettement dans le silence environnant.
"Non. Je suis désolée. Je ne veux pas."

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[Un peu de musique?]

 
LadySquirrel
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Ça ça s'appelle un vent. mrgreen
Le chapitre m'a surpris mais j'ai beaucoup aimé. A vrai dire la demande même de Lenowe m'a mise sur le popotin mais pas la réponse de Ziva par contre. Razz

Il te manque un mot je pense :
" lui demanda-t-elle cette sur le ton du reproche et non de l’inquiétude ou du souci. "

 
LadySquirrel
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Ah mais je viens de capter : ça y est c'est fini ? [Terminé] When Ice Burns - Page 3 4285807314

 
Inata
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Membre ayant créé le sujet
 

Ahem... Oui. [Terminé] When Ice Burns - Page 3 4008145704
J'avais l'intention d'écrire un épilogue mais je laisse volontairement la fin ouverte.

 
LadySquirrel
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Aaaaaaah. J'avoue que moi aussi j'aurai vu un épilogue pour bien conclure mais why not ! En tout cas ce fut un plaisir de suivre ton histoire, tu es une très bonne écrivaine.

 
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