[Terminée] Victime
Voici donc une nouvelle que j'ai écrite il y a un moment, que j'avais présentée à un concours littéraire (sans suite ; pas grave, j'aime quand même ce que j'ai écrit...). Et j'ai décidé de l'adapter aux Sims et de vous la faire partager.
Je posterai chaque chapitre à la suite, certainement irrégulièrement (quand j'aurai le temps de faire les images, donc), mais aussi en première page, histoire qu'on ne se perde pas trop. Le texte est sur les images, mais je le publierai aussi en spoiler (on sait jamais, si les iamges ont du mal à s'afficher).
Petit avertissement : cette histoire peut choquer les plus sensibles, c'est une histoire écrite par une adulte, pas vraiment rose bonbon, je préfère vous prévenir (mais il n'y aura pas d'effusions sanglantes gratuites, ou de scènes "hot"). Le choquant sera plus dans les mots, ou l'action, que sur les images.
Voilà, ça doit être tout. Je vous laisse découvrir le prologue (très court, mais le premier chapitre arrive très vite). Bonne lecture.
Dernière édition par Isisaur le 2013-05-06, 09:58, édité 4 fois
J'ai lu les derniers épisodes de ton histoire, et et j'accroche totalement : c'est réaliste bien écrit, et sombre sans tomber dans le mélodrame, j'adore! Comme Lady, je trouve que le fait qu'elle n'ait pas de nom rajoute quelque chose... Ton histoire est vraiment sombre, mais j'attends la suite
Isis..... Et la suite???
Isi, s'agit-il bien d'une pause ou abandonne-tu ce projet ?
Aïe aïe, désolée, c'est juste une pause, j'ai eu trop de choses à faire...
Bon alors je suis désolée pour cette pause interminable. C'est vraiment pas bien. Mais j'ai totalement zappé, trop prise par pleins de trucs.
Je n'ai plus le courage ni l'envie d'illustrer cette nouvelle, alors je vais simplement vous livrer la suite sans images. J'espère que ça ne vous dérange pas trop, je suis vraiment navrée devant mon manque de motivation. J'ai trop laissé traîner. Alors sans plus attendre, voici la suite et fin de cette nouvelle.
Chapitre 5
J’avais besoin de ses bras autour de mes épaules, de ses mains sur mon corps, de sa bouche sur mes lèvres. Ses étreintes étaient mes bouffées d’oxygène et je commençais à suffoquer, ainsi privée de son intimité.
Au bord de l’asphyxie, je pris mon courage à deux mains, et lui en parlai. S’était-il lassé de moi ? Avait-il rencontré une autre femme ? Voulait-il m’abandonner ? Autant de questions qui m’oppressaient et que je lui débitai d’une voix tremblante.
Il prit un air grave qui m’effraya plus encore. Ainsi, c’était donc vrai : notre histoire allait s’arrêter là, comme ça, après tant d’années de bonheur. Juste par lassitude…
Il m’expliqua le plus sérieusement du monde qu’il m’aimait toujours autant, et peut-être même plus. L’air vivifiant entra d’un coup dans mes poumons étiolés : il m’aimait encore ! Rien ne comptait plus à mes yeux. Je n’avais besoin que de cette certitude pour être pleinement heureuse.
Il continua sur sa lancée, le regard baissé, n’osant croiser le mien. Pourtant, la passion s’était un peu éteinte : il ne ressentait plus le même désir. Oh, ça ne venait pas de moi ! C’était lui le problème, ce fut ce qu’il me dit en voyant que je m’affolais à nouveau. Il manquait une minuscule étincelle pour allumer la flamme originelle, un petit déclic, un peu de piment. La routine avait éteint ce feu de joie, et il ne tenait qu’à nous de le ranimer. J’acquiesçai : en effet, le train-train quotidien était le pire ennemi des couples.
Alors, nous nous mîmes à expérimenter toutes sortes de pratiques que je ne connaissais pas. Tout y passa. Nous fîmes l’acquisition de jouets érotiques, goûtant de toutes nouvelles sensations. Nous nous initiâmes aux jeux de rôles, follement affriolants. Nous essayâmes même une pointe de SM, histoire de voir quels effets cela aurait sur notre libido. Ce fut Alban qui me poussa à tester cela : j’étais assez réticente au début. Mais voir le plaisir briller dans ses yeux fit taire mes derniers scrupules. Je n’avais qu’une envie, qu’un besoin : que notre amour perdure et se renforce. Toutes ces expériences sortant de l’ordinaire furent le ciment qui consolida notre relation.
Avides de nouveautés, nous allâmes jusqu’à hanter les soirées échangistes. D’abord en tant que simples spectateurs, timides et quelque peu troublés par ces lieux de sensualité exacerbée et de libertinage effréné. Puis, peu à peu, nous eûmes l’audace de franchir le pas : Alban était pressé de tenter l’expérience. Ce fut étrange, surréaliste. Le voir dans les bras d’une autre, alors qu’un étranger caressait mon corps… Je me trouvai plongée dans un maelström de sentiments confus. Ai-je aimé ? Je n’en suis pas sûre… Mais une chose est sûre : je continuai à suivre Alban dans ces soirées licencieuses par amour pour lui. Il aimait me regarder m’ébattre à ses côtés dans les bras d’un étranger, les mains posées sur la poitrine d’une inconnue. Durant ces échanges, nos regards ne cessaient de se chercher, de se croiser, lançant des flèches d’amour pénétrant jusqu’à nos âmes.
Je sais, c’est étrange ce que je dis. Mais cette expérience a véritablement renforcé notre relation, nous liant à jamais dans un même amour.
Chapitre 6
Alors, Alban m’exposa son idée, m’étreignant avec tendresse, susurrant à mon oreille attentive le plan qui nous permettrait de vivre décemment. D’abord, je ne voulus pas : ça me semblait si… étrange, malsain. Mais mon époux sut trouver les mots justes pour casser mes résistances idiotes. Finalement, ce n’était pas pire que nos escapades échangistes. Mais c’était plus rentable. Ca n’était jamais qu’un métier comme un autre, à cette différence près que la paie serait bien plus gratifiante.
Quand il eut fini son discours de promotion, il m’embrassa avec douceur dans le cou et partit se coucher, me laissant réfléchir à sa proposition. Je pesai le pour, le contre, le raisonnable, l’irrationnel.
Au petit matin, Alban vint me rejoindre : je n’avais pas bougé, prise dans le filet de mes réflexions. Il me lança un de ces regards si sensuels, accompagné d’un sourire de miel. Et là, j’acceptai, sans condition. Parce que je l’aimais. Parce qu’il était ma moitié, ma vie. Parce que je lui devais tout.
C’est ainsi que je me retrouvai à vendre mes charmes au plus offrant, acceptant de faire tout ce qu’on me demandait. Alban sélectionnait avec précaution mes clients – nos clients. Notre entreprise nous permit de vivre bien mieux qu’avant : mon époux avait eu raison de me pousser, il avait le sens des affaires.
Bien sûr, parfois, ce mode de vie avait des inconvénients. Certains clients revenaient un peu trop souvent au goût d’Alban, ils étaient un peu trop généreux, un peu trop attentionnés. Mon époux se retrouvait alors aux prises avec une sourde jalousie, tout-à-fait injustifiée. Et moi, j’étais à sa merci, tentant de calmer sa colère irraisonnée, jurant que lui seul possédait les clés de mon cœur et de mon bonheur. Mais rien n’atteignait son esprit enflammé, aucune parole apaisante, aucun geste réconciliateur.
Puis le feu s’essoufflait, la colère s’envolait, ne laissant plus que remords et promesses d’amour éternel. En ces instants de grâce, j’étais une femme compète, adulée comme une déesse, aimée comme une princesse. Nos ébats avaient de quoi faire trembler la Terre ; nos cris, à l’unisson, pouvaient résonner pendant des heures entre les quatre murs de notre appartement.
Et puis, vous êtes arrivés ! Vous avez brisé ce rêve, ce morceau de paradis que nous nous étions construit durant toutes ces années !
Pourquoi ? Pourquoi êtes-vous venus ? Pourquoi avez-vous défoncé notre porte ? Tout allait bien… Tout était parfait… Nous ne faisions de mal à personne !
Chapitre 7
Ils sont arrivés juste à temps, lui et son équipier. Les voisins ont eu la présence d’esprit de composer le 17 en entendant les hurlements et les coups plus violents qu’à l’ordinaire. Ils n’étaient pas loin : c’est ce qui a sauvé la victime. Ils sont arrivés juste quand le mari allait l’achever. Il l’avait frappé sans relâche, libérant toute sa force, toute sa puissance destructrice : elle n’était plus qu’un amas sanguinolent étendu sur le sol. En voyant les policiers défoncer la porte, le tortionnaire a paniqué. Il a sorti une arme de son pantalon et il a visé son épouse, inconsciente, sans défense. Il a bien fallu tirer pour la protéger. Mort sur le coup. Pas le choix.
Quand elle est revenue à elle, la femme est devenue hystérique, réclamant son mari, pleurant en apprenant les circonstances de son décès.
A présent, allongée dans ce lit d’hôpital, le corps ravagé par les coups, elle maudit ses sauveteurs, les insulte et leur crache au visage.
L’inspecteur a beau lui expliquer qu’elle est à présent libre, rien n’y fait. Le tortionnaire a si bien mené sa barque que sa victime consentante pleure sa perte comme s’il s’agissait d’un ange assassiné par des démons.
Le jeune officier, décontenancé, ne voit pas d’autre solution que battre en retraite et laisser cette veuve faire son deuil à sa manière. La malheureuse a 36 ans et toute sa vie devant elle maintenant qu’elle est libérée de cet individu ; elle n’a plus qu’à reconstruire les lambeaux de sa personne et aller de l’avant. Mais un mauvais pressentiment étreint l’inspecteur tandis qu’il referme doucement la porte de la chambre. Il sait qu’il reverra bientôt cette femme. Un frisson prémonitoire lui glace le dos : elle est allongée dans sa baignoire, le visage livide, quelques larmes coulant encore sur ses joues lisses, l’eau dans laquelle elle baigne est rouge…
J'aime voir tes images mais que tu postes déjà "au moins" le texte c'est cool. De plus, tu as un style très agréable à lire.
Bon je le sentais que ça allait mal finir. C'était obligé, depuis le début on voyait dans ses paroles que pour elle, elle n'était pas une victime, à la limite presque coupable. Et je trouve que tu as très bien retranscrit ce sentiment: en tant que spectateur on hallucine à chaque fois de voir des femmes battues, violées, martyrisées prendre la défense de leur bourreaux mais ici, on arrive un peu "la comprendre". Pas à justifier la chose mais à comprendre pourquoi. Et s'en est effrayant.
Mais sérieux la fin... O.O Ça me fait mal. Autant ce monstre est crevé et c'est pas plus mal mais il va quand même réussir à l'entrainer avec lui. C'est ça le pire je pense: qu'elle ne se rende jamais compte qu'elle est désormais sauvée, que son cauchemar est fini, que maintenant elle pourrait avoir la chance de vivre...
Une très bonne histoire Isis ! Merci de nous avoir raconté sa fin !
P.S: Rassures-moi, y a jamais personne qui t'a fait bobo hein ? TT Sinon, je bouffe des fesses !
Merci pour ton commentaire Lady, ça me fait très plaisir.
Rassure-toi, il ne m'est jamais arrivé ce genre de choses (j'ai été élevée dans du coton et Mari est une crème, avec des défauts, certes, mais pas de cet accabit ^^). C'est juste que je trouve ce genre de comportement tellement incroyable que ça en devient une source d'inspiration (essayer de comprendre pourquoi, je trouve que c'est ce qui est le plus intéressant dans l'écriture : se mettre à la place de). Et du coup, se mettre à la place d'une victime qui ne se voit pas comme telle, c'est un vrai challenge pour moi, parce que ça reste incompréhensible, un vrai mystère.
Je voulais en être sûre: pas que je me disais que ton mari est un méchant pas beau mais peut-être un quelque chose dans le passé. Mais ça c'est simplement car tu t'es bien mise dans la peau de ta victime, que ton histoire était réaliste et prenante. Donc bon, je voulais me rassurer un peu, au cas où parce-que ça arrive que les gens racontent leur propre histoire sans le dire.^^
Donc tu peux te dire: challenge réussi !
Parfois, souvent même, j'y mets un peu de moi, dans mes écrits, c'est certain. Mais dans cette histoire, je crois bien qu'il n'y a rien de personnel : c'est vraiment un exercice de style. Contente d'être parvenue à être réaliste.
RHo punaise :((((
Quelle histoire!
Même si tu n'as plus rajouté d'images, l'histoire n'en reste pas moins plaisante! J'ai eu des frissons à la lecture :((
Ton histoire a été vraiment bien menée, bien écrite, captivante à souhait.
J'espère te lire à nouveau car tu as vraiment du talent Isis!
Merci Choute
Je te remercie d'avoir posté la suite et fin de ton histoire. J'avais vraiment accroché alors je suis ravie d'avoir eu le plaisir de lire l'histoire entière.
Certes, j'aurais aimé voir les images parce que j'apprécie aussi ton travail à ce niveau-là mais ce n'est pas grave, le texte était extra et l'histoire réellement bien écrite.
Bravo Isis.
J'espère avoir le plaisir de lire une autre histoire, dès que tu auras envie d'en écrire une...
Merci Cutix !
Wow .. Vive le retard !
Et d'ailleurs quelle histoire ! Que se soit avec ou sans images j'ai trouvé ça tellement fascinant ! Tu as su nous transporter dedans et c'était vraiment magique ! La fin est tellement bouleversante, elle aurait (enfin!) pu vivre une belle vie, mais non .. Elle le suit ! Pour ne pas mentir, j'ai même failli lâcher une larme .. Elle était tellement attachante en plus .. Mais le pire dans tout ça, c'est ce dire que ça arrive à des personnes sur Terre .. Je trouve ça tellement effroyable ..
Bravo encore Isisaur et désolé du retard Mais, je le répète, j'ai adoré, vraiment bravo !
Oh merci beaucoup pour ce gentil commentaire ! Ca me fait extrêmement plaisir.
J'ai lu ton histoire ce matin. Bravo !
Elle est flippante de réalisme !
Merci Mary.
Mes félicitations pour ton histoire, j'ai bien aimé la manière dont elle était écrite et tu as bien su, je pense, représenter ce que la victime peut penser, même si ça peut paraître aberrant pour ceux qui ne l'ont pas vécu. Vraiment c'était très touchant.
Je remonte ton histoire, mais ce simple titre m'a attirée ...
Ton histoire m'a mis les larmes aux yeux car j'ai faillis finir ainsi, j'ai vécus un an de ma vie à genoux pour un homme. je n'avais que 15ans ...
dieux merci, je m'en suis sortie grâce à un geste de trop et le courage de le dire à mes parents.
je te félicite, j'aimerais tellement avoir des idée d'histoire comme la tienne *-*
Oh Miss, j'avais zappé ton com, désolée.
Merci à vous deux, vos commentaires me touchent. Je suis contente que tu t'en sois sortie, Error, ça doit être une situation terrible. Et si jeune en plus !
ça fait très peur, surtout quand c'est la toute première personne à qui tu confies coeur et corps :/
m'enfin c'est fini, c'est du passé et je suis plus qu'heureuse avec celui qui à la clé de mon coeur *-*
J'adore !!